lundi 28 décembre 2015

La lignée

Gourou rinpoché -ou Padmasambhava-,
l'un des principaux acteurs de la première introduction du bouddhisme au Tibet.

 
La lignée est quelque chose de très important non seulement dans le bouddhisme, mais aussi dans les arts martiaux orientaux, et s'étend aussi à des domaines tels que le jazz, la musique classique, les études académiques, les arts, les sports, la grande cuisine. Dans les artisanats et le commerce, par le passé, les corporations étaient responsables de la formation des gens, assuraient le maintien des standards et une fois les techniques éprouvées, de maintenir une lignée. Ces personnes ressentaient une fierté à appartenir à une lignée, à la soutenir et à la maintenir. Cela constitue une forme de garantie d'authenticité de ce qui est réalisé. Cela donne aussi le sens de l'appartenance, de la camaraderie et encourage un sens des responsabilités à la fois envers la lignée mais aussi envers les autres membres de celle-ci, comme envers ceux qui, à l'extérieur, sont servis par elle.


Donc, dans le bouddhisme où il y a une lignée, on dit de nous que nous sommes les récipients de ses bénédictions si nous nous ouvrons à elles. Il ne suffit pas de lire un livre ou même de s'engager simplement dans une pratique. Si nous voulons réellement nous développer, nous avons aussi besoin de recevoir la « pluie de bénédiction » des maîtres de la lignée, de la même façon qu'une culture a besoin de la pluie pour croître et porter ses fruits. C'est quelque chose qui peut être expérimenté directement et qui n'est pas une question de foi ou de dogme. La lignée s'y rattache par la différence significative d'efficacité qu'elle apporte, c'est tout. Elle nous inspire et nous aide, nous permettant de grandir et de nous développer. Nous savons aussi que là où il y a une lignée nous ne nous fourvoyons pas dans quelque culte tordu ou trompeur ou peut-être même dans des idées dangereuses qui seraient le produit de quelque mégalomanie ou business.


Entrer dans une lignée est aussi comme devenir le membre d'une famille où l'on bénéficie de nos illustres aïeuls, les grands maîtres qui furent des êtres pleinement éveillés et compassionnants. Cela donne un sentiment de sécurité et de confiance, autant que de joie. On peut s'inspirer de merveilleux exemples. Sans sacrifier notre propre individualité ou copier servilement, on peut devenir pleinement et authentiquement soi-même, tout comme un poète, un compositeur ou un artiste commence par imiter ou copier les grands maîtres à seule fin d'aboutir à la découverte de son propre style. Avoir quelqu'un comme modèle et l'imiter est une part très importante de la découverte de « qui nous sommes vraiment » dans le développement de notre spiritualité.

Yeshé Össel Ling fait partie de la lignée Nyingma, il y a des liens étroits avec les traditions de Jangter et de Dudjom Tesar

Lignées de pratiques  :

La lignée du Jangter des trésors du Nord fut établie par le Tertön Rigdzin Godem au XIVe siècle. Il était une incarnation de Nanam Dorje Dudjom, l'un des cinq plus proches disciples de Padmasambhava. Cet enseignement contient tous les différents chemins depuis les enseignements transcendants de la Grande Perfection jusqu'au véhicule mondain des dieux et des hommes. Sa sainteté Dudjom Rinpoché dit que l'enseignement de ce terma est comparable à un ministre. Un ministre est quelqu'un capable de s'approcher des gens à tous les niveaux et comme un ministre, cet enseignement apporte toutes les instructions transcendantes les plus hautes, aussi bien que celles apportant des bénéfices temporels et le bonheur dans ce monde.

Rigdzin Godem :

Depuis Rigdzin Godem, ces enseignements des Trésors du Nord s'étendirent largement au Tibet central. Le siège de cette tradition est le monastère de Thubten Dorje Drak, situé non loin du monastère de Samye. Il n'y a pas un seul monastère Nyingma dans lequel les Trésors du Nord ne soient pratiqués. Par exemple, à l'intérieur de la tradition Nyingma, il n'y a personne qui ne pratique la prière en sept chapitres, qui vient des Trésors du Nord. De même, le corps monastique Namgyal Tratsangthe du Dalaï-Lama et le gouvernement tibétain pratiquent les Trésors du Nord, tout particulièrement la pratique connue sous le nom de Rigdzin Dungdrup. Beaucoup de gens sont aussi familiarisés avec la prière de Samanthabhadra (le Mönlam de Kuntu Zangpo) qui provient de l'un des tantras Dzogchen de ce terma.


La lignée Dudjom de Ogyan chockhor Ling :
Gourou Rinpoché dissimula de nombreux enseignements comme trésors dans le flot de l'esprit de ses vingt-cinq plus proches disciples. À chaque génération, ses disciples se manifestèrent comme des découvreurs de trésors, nommés tertöns, qui révélèrent de précieux textes et enseignements depuis la terre, l'eau, depuis le ciel, depuis le flot de leur propre esprit. L'un des vingt-cinq principaux disciples de Padmasambhava étaient Khieuchunh Lotsawa (enfant traducteur).C'était un ngagpa, portant des robes blanches et des cheveux longs nattés, qui reçut tous les enseignements tantriques (Vajrayana) de Padmasambhava. Il était capable de communiquer le Dharma aux oiseaux. Parmi sa remarquable série de renaissance, l'une des plus notables fut Dudul Dorje.


Au XVIIe siècle Dudul Dorje ouvrit des lieux de pèlerinage loin des pouvoirs en place. Parmi eux le plus important fut Pemakö, la vallée cachée de la rivière Tsangpo, inhabitée par les tribus des collines sauvages. Padmasambhava et ses vingt-cinq disciples, ainsi que Gampopa, avaient déjà pratiqué là mais ce lieu était resté inaccessible jusqu'à ce que Duddul Dorje l'ouvrit pour la première fois aux pèlerins ordinaires.

Dudjom Lingpa :

Parmi les plus fameux tertöns du XIXe siècle il y avait Dudjom Lingpa (1835 - 1904). Il était aussi un corps d'émanation de Khyeuchung Lotsawa Dudjom Lingpa et révéla la lignée Dudjom Tersar, consistant en de nombreux textes et vingt-deux volumes d'enseignement. Ces enseignements sont particulièrement profonds et appropriés à notre temps. Il est dit que treize de ses disciples atteignirent le corps d'arc-en-ciel pendant leur vie et un millier d'autres le niveau de Rigdzin ou détenteurs de la lucidité. Avant de mourir, dudjom Lingpa prophétisa qu'il renaîtrait au Pemakö.


Cette incarnation était sa sainteté Dudjom Rinpoché (1904 - 1987). Il devint l'un des plus grands et des plus fameux érudits du Tibet. Il restaura beaucoup de vieux textes et de termas et révéla de nombreux trésors personnels : de profonds enseignements et sadhanas présentant un chemin complet et parfait pour la pratique du Vajrayana. Il est probablement mieux connu comme l'auteur de l'encyclopédique "École Nyingma du Bouddhisme Tibétain" et pour son rôle à la tête de l'école Nyingma.


Il y a quatre cycles majeurs dans le « Dudjom Tersar » de Kyabje Dudjom Jigdral Yeshe Dorje. Le cycle du « Tsokyi Thugthig », pour les pratiques des sadhanas externes, internes, secrètes et les plus secrètes du Lama ; le cycle du « Pudri Regpung », pour les pratiques du Yidam ; le cycle du « Khandro Thugthig », pour les pratiques des sadhanas externes, internes, secrètes et les plus secrètes du Khandro ; et le Dorje Drolo.

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