jeudi 15 novembre 2018

Lettre de Saga Dawa aux amis du Dharma

Chers amis du Dharma

Il est de mon devoir de vous dire comment conduire votre vie à la manière du noble Dharma. Durant l'expérience de ma vie entière, j'ai appris les choses qui suivent. Il est très important de les savoir et elles rendront votre vie plus plaisante et paisible.

Vous devez tout d'abord reconnaître que la vie que vous avez est très précieuse et que ses conditions sont favorables. Après cela, vous devez vous souvenir de la force de l'impermanence. Tout est comme un rêve qui change si vite, comme la météo. Peut-être cette vie durera-t-elle longtemps, alors, quoi que vous ayez, il serait sage d'abandonner ces choses qui vous causent du tort. Il est aussi très important d'être patient avec tous, y compris les membres de votre famille. Si vous pouvez gérer votre colère, vous pouvez résoudre de nombreux problèmes. Autre chose : ne perdez pas votre sang-froid lorsque vous parlez aux autres. Soyez toujours conscient de ce que vous êtes sur le point de leur dire.

Reconnaissez vos propres fautes. Soyez humble. Ne soyez pas égoïste. Soyez bons avec les autres. Ceci est la noble voie.

Les gens du Dharma devraient se comporter mieux que le commun des mortels. Nous avons la grande responsabilité de la Bodhicitta. Nous sommes supposés protéger tous les êtres et c'est la raison pour laquelle nous devons mieux nous comporter.

Certains érudits pensent qu'il est inutile de prier, qu'il suffit d'avoir de nature de Bouddha. Je ne pense pas qu'il soit possible d'atteindre l'illumination sans s'appuyer sur les Trois Joyaux. Bouddha est notre guide. La pratique du Dharma est le chemin. Et les membres de la Sangha soutiennent notre voyage. C'est pourquoi votre maître et vos frères et soeurs de Dharma deviennent tous très importants dans votre vie. Vous devriez les respecter et ne jamais vous disputer avec eux. Vos bonnes actions sont les véritables vœux que vous tenez.

Certains érudits croient que Bouddha est mort, qu'il est passé en parinirvana et que la pratique de la prière n'est pas nécessaire. Il pensent avoir réalisé la vue, qu'ils sont semblables au Bouddha. Ce point de vue est erroné. Je suis désolé pour les gens qui pensent comme cela.

Ce n'est pas parce que vous ne pouvez pas voir Bouddha que vous pouvez dire qu'il n'existe pas. Bouddha est toujours présent. Il est toujours là. Même si nous possédons la nature de Bouddha, nous sommes encore sujets à de nombreuses  souillures et illusions. C'est pourquoi nous prenons refuge, car nous avons besoin de l'aide de Bouddha. Nous ne sommes pas encore réalisés. Si nous devenons un être pleinement réalisé, nous n'avons plus besoin de nous en remettre au Bouddha. Mais aussi longtemps que nous ne le sommes pas, nous devons avoir la foi et prendre refuge et nous fier à lui. Toujours.

Le Dharma est basé sur la vérité. Nous devons donc être constamment honnêtes envers nous-même. Nous ne pouvons pas avoir deux visages. La prière des Trois Kayas contient les propres paroles de Guru Rinpoche, la plus profonde instruction concernant la façon de gérer ce que nous voyons, ce que nous entendons, les pensées qui nous viennent à  l'esprit. Analysez-donc le sens de cet enseignement et essayez de le méditer.

Si vous priez Guru Rinpoche avec force, vous recevrez sa bénédiction et réaliserez le sens de votre nature de Bouddha.

Je prierai toujours afin que vous atteigniez un jour votre but.

Je vous aime tous beaucoup

Baca

mardi 12 juin 2018

Les points cruciaux de la pratique

"Je prends refuge dans le maître. Je m'incline devant l'Omniscient, père spirituel, fils, détenteurs de lignée, et mon maître illustre qui m'a enseigné le sens du Dzogchen.

L'essence nue et inconcevable, primordialement libre, totale intégration de la pratique de la vue et de la méditation, au-delà de (la pratique consistant à) cultiver les bonnes qualités et à éliminer les mauvaises, consiste à demeurer continuellement dans l'éveil, la liberté naturelle, dans cette très immédiate présence de la conscience, simplement comme elle se présente. non altérée, non corrigée.

Connaître quelques notions de la pratique de la méditation sans connaître la méthode pour libérer les pensées produit l'absorption méditative des dieux. Obtenir la certitude quant à notre propre réalisation découle de l'habileté à libérer les pensées dès leur apparition. Canaliser l'esprit errant par la méditation du calme mental (shamata) peut réprimer  un temps les états mentaux négatifs mais dès que les circonstances changeront, les pensées discursives ordinaires réapparaîtront à nouveau comme du poison à l'état latent. Tant que tu n'auras pas compris le subtil point crucial, la manière dont les pensées sont libérées dès qu'elles apparaissent, comme des rides sur l'eau, les pensées discursives ordinaires (vouloir ceci, ne pas vouloir cela) émergent soudainement. Mais une fois que tu auras appris comment (laisser) les pensées se libérer dès qu'elle apparaissent, elles ne pourront plus s'implanter et donc elles disparaitront.

C'est un point vital qui doit être bien compris. Lorsque les 'mauvaises' pensées apparaîtront, elles n'augmenteront plus le mauvais karma. Comme les pensées discursives, libérées dès l'émergence, ne se sont pas encore implantées,  qui peut bien être aidé ou blessé par un simple éclair de pensée? Jusqu'à ce que tu maîtrises ce point crucial — la méthode pour libérer les pensées dès l'émergence — ton mental ordinaire bavarde. Le courant ininterrompu de pensées inconscientes croît en un fleuve d'émotions négatives. Si tu ne fais que remarquer les pensées avec pleine conscience (shamata) les pensées positives continuent à créer de l'espoir et les pensées négatives à créer de la peur. En faisant cela, tu continues à accumuler et composer du karma. Ce processus est la véritable source du samsara. C'est pourquoi un instant de conscience éveillée qui libère la pensée automatiquement est supérieur à mille expériences méditatives de pacification.
.... à suivre

Dza Patrul

(from the book: Enlightened Vagabond)

dimanche 3 juin 2018

Longchenpa

Ô yogis, je suis trés heureux, trés joyeux.

Ce soir, nous sommes la Terre Pure Inégalée.

Dans notre corps, le palais des Déités Paisibles et courroucées,

Fleurit l'assemblée des Bouddhas, l'union de la clarté et de la vacuité.

La bouddhéité n'est nulle part qu'en nous mêmes.

Ô méditants, vous qui maintenez votre esprit concentré,

Ne le fixez pas en un seul endroit, mais laissez-le aller à son aise.

L'esprit est vacuité/ouverture, qu'il aille ou qu'il demeure.

Tout ce qui émerge dans l'esprit est seulement le jeu de sagesse.

Utilisez-le bien


Concevoir votre corps comme un serviteur ou une chose pour vous transporter,
Ne le laissez pas reposer dans l'oisiveté même pour un seul moment;
Utilisez-le bien, stimulant tout votre corps, votre parole et votre esprit à la vertu.

~ Chatral Rinpoche

mardi 29 mai 2018

"Je"

S'il n'y a pas de «je», alors il n'y a pas de problème, parce que tous les problèmes viennent de <je-moi>
~ Tai Situpa

lundi 28 mai 2018

Venez

" Venez, venez, qui que vous soyez, vagabonds, disciples, chercheurs passionnés, peu importe...
Notre caravane n'est pas celle du désespoir, Venez même si vous avez mille fois rompu vos vœux. Venez, venez, revenez encore ".
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Rûmî

dimanche 27 mai 2018

Ne vas pas...

Ne va pas au temple offrir des fleurs au pied de Dieu,
Va d'abord emplir ta propre maison de la frangrance de l'amour.

Ne va pas au temple allumer des bougies sur l'autel de Dieu,
Elimine d'abord l'obscurité des fautes de ton coeur.

Ne va pas au temple courber la tête pour prier,
Apprend d'abord, avec humilité,  à t'incliner devant tes semblables.

Ne va pas au temple prier à genou,
Baisse toi d'abord pour relever celui qui est opprimé.

Ne va pas au temple demander pardon pour tes péchés,
Pardonne d'abord du fond du coeur ceux qui ont péché envers toi.

Rabindranath Tagore

vendredi 25 mai 2018

Dharma véritable

Peu importe le nombre d'enseignements que tu as entendus, si tu es motivé par les préoccupations ordinaires comme le désir de renommée, de grandeur ou toute autre chose du même acabit, ce n'est pas la voie du Dharma véritable.

Dza patrul

Samsara

Aussi industrieux sois tu,
Il n'y a pas de fin aux activités mondaines
Mais si tu pratiques le Dharma,
Tu achèveras rapidement tout (ce que tu entreprends).

Aussi belles soient elles,
Les affaires samsariques finissent toujours en désastre
Mais les fruits de la pratique du Dharma
Ne se détériorent jamais.

Depuis des temps immémoriaux, tu as accumulé et développé
Karma, émotions négatives et tendances habituelles
Qui t'obligent à errer dans le samsara.
Si tu continues ainsi, quand viendra la libération?

Si tu ne te rends compte de cela qu'au moment de la mort,
C'est assurément trop tard -
Lorsque la tête a déjà été tranchée,
A quoi bon un médicament?

Reconnaissant les souffrances du samsara,
Oriente-toi vers la paix du nirvana.

Padmasambhava

Paix intérieure

Tout le monde veut mener une vie paisible, heureuse, mais le bonheur et le succès ne sont pas mesurés par combien d'argent vous avez, mais par si vous avez la paix intérieure dans votre cœur.

Dalaï Lama

mercredi 23 mai 2018

La Vérité

La vérité  est parfaite et achevée en elle-même. Ce n'est pas quelque chose découverte récemment, ça a toujours existé. La vérité n'est pas loin, elle est toujours présente. Ce n'est pas quelque chose à atteindre car aucun de tes pas ne t'en éloigne.

Dogen Zenji

jeudi 3 mai 2018

L'état naturel

Il suffit de laisser tout tel quel, sans interférence, correction ou examen, comme un miroir reflétant tout ce qui est mis devant lui. Lorsqu'on est dans l'état naturel, on n'a pas besoin de connaître quoi que ce soit sur l'état naturel. On laisse simplement toute pensée qui apparaît se libérer d'elle-même. Donc il n'y a pas ici de reconnaissance, d'attention, d'analyse ou de nomination .Il n'y a pas d'effort du tout produit par l'esprit. A cet instant on ne vérifie rien, on n'examine rien. Si tu essaies de faire quoi que ce soit avec les pensées, ou si tu essaies de changer les choses, ou si tu commences à penser, à examiner ou à reconnaître quelque chose, tu le perds.

Lopon Tenzin Nsmdak

dimanche 22 avril 2018

Purification naturelle


Les termes 'obscurcissements' ou 'ignorance'  se référent à la méconnaissance de la nature essentielle de la vacuité fondamentale. Lorsque obscurcissements et ignorance s'enracinent, on les nomme tendances habituelles. Celles-ci ne peuvent être purifiées par des efforts ordinaires comme tâcher d'accomplir des actions vertueuses avec son corps et sa parole. C'est plutôt en parvenant à la certitude quant à la nature de toute chose que naturellement, elles seront purifiées grâce à la sagesse discriminante.

Saraha (quoted by Dudjom Lingpa)

lundi 16 avril 2018

Parvenir à la certitude

Parviens à la certitude que la quiddité de l'esprit est vide, sans substrat:
L'esprit intangible est semblable à l'espace vide.
L'est-il ou ne l'est-il pas? Regarde ton esprit!
Parviens à la certitude que la sagesse qui existe en soi est originellement lumineuse et claire.
Existant en soi, elle est en toi, tel le coeur du soleil.
L'est-elle ou ne l'est-elle pas? Regarde ton esprit!
Parviens à la certitude que la connaissance/sagesse est ininterrompue,
Semblable à une rivière au cours incessant.
L'est-elle ou ne l'est-elle pas? Regarde ton esprit!
Parviens à la certitude que tous les mouvements de pensée échappent à toute fixation,
semblables à la brise de l'espace intermédiaire, fluctuante et intangible.
Le sont-ils ou pas? Regarde ton esprit!
Parviens à la certitude que tout ce qui survient est auto-manifesté,
Semblable à son image dans le miroir, manifeste et pourtant reflet de soi-même.
L'est-il ou ne l'est-il pas? Regarde ton esprit!
Parviens à la certitude que toute marque cristallisante est libérée à sa propre place,
Semblable au nuage dans le ciel qui apparaît et disparaît de lui-même.
L'est-elle ou ne l'est-elle pas? Regarde ton propre esprit!

Karma Lingpa

dimanche 15 avril 2018

Méditation

Lorsque tu pratiques zazen, n'essaie pas de bloquer tes pensées. Laisse les s'estomper d'elles mêmes. Si quelque chose te vient à l'esprit, laisse-le venir et laisse-le s'en aller. Ca ne restera pas longtemps. Si tu essaies d'arrêter tes pensées, ça signifie qu'elles te gênent. Ne sois pas gêné par quoi que ce soit. Il semble que cela vienne de l'extérieur de ton l'esprit mais en fait, ce ne sont que les vagues de ton esprit et si tu n'es pas gêné par les vagues, elles vont devenir de plus en plus calmes.

Shunryu Suzuki

lundi 9 avril 2018

Le Dharma

Certains aujourd'hui ne veulent pas étudier ou réfléchir au Dharma mais ils sont enthousiastes quant à la méditation. Ils pensent que méditer toute la journée les yeux fermés est la pratique ultime. Je ne pense pas cela. Bien qu'il y ait des gens aux qualités éminentes qui aient atteint l'éveil sans étudier ou réfléchir, êtes vous de ce calibre? Aussi vous ne pouvez pas vivre dans une grotte ou un autre lieu totalement isolé lorsque vous commencez à pratiquer. Au contraire, il vous faut un professeur du Dharma qualifié et vous devez recevoir sérieusement le Bouddhadharma. Le meilleur est que vous soyez toujours engagé dans l'étude, la réflexion et la pratique.

Khenpo Jigmé Phuntsog

lundi 12 mars 2018

Dana, le don

Le don : dana en pali est la première des dix paramis : perfections. C'est aussi la première des trois grandes actions méritoires, sila : la moralité et bhavana : le développement mental ou méditation, constituant les deux autres.

Dana est une action méritoire plus facile à pratiquer que sila et bhavana. Cependant dana doit être accompli avec respect pour la personne qui reçoit le don. Dans ce cas, le don est élevé et noble. Ce don ouvre la porte au Dhamma.

Dana c'est partager ses possessions avec d'autres, qu'ils soient supérieurs, égaux, inférieurs ou dans le besoin.

Donner apporte de nombreux bénéfices à la personne qui donne.

C'est une façon de rendre celui qui reçoit heureux, de lui donner du bien-être ou ce dont il a besoin.

Toutefois, le don doit être réalisé sans attente de gain personnel, sinon c'est de l'avidité : lobha, et de l'égoïsme. Il doit être fait pour le bénéfice de l'autre, avec amour bienveillant : metta envers l'autre, en souhaitant qu'il soit heureux. Il n'y a alors ni égoïsme, ni avidité, et le don est pur et saint.

En donnant, la personne développe metta : l'amour bienveillant, car elle souhaite le bonheur de l'autre. Elle développe également des états mentaux positifs comme la compassion : karuna, ce qui a pour conséquence d'affaiblir dosa : la colère, la haine, l'aversion et la cruauté, ainsi que mana : l'orgueil si elle donne respectueusement.

Etant heureuse de donner, la personne diminue également l'envie, la jalousie, et elle développe mudita : la joie sympathique lorsqu'elle voit l'autre joyeux de recevoir ou d'obtenir ce dont il a besoin.

Celui qui donne sait que les bonnes actions donnent de bons résultats et que les mauvaises actions donnent de mauvais résultats, il possède la vue juste.

Le don permet donc d'affaiblir l'avidité, la haine, la jalousie, l'orgueil et développe la pureté. Il ouvre la porte à sila : la moralité, dana parami est un support pour atteindre Nibbana.

Le véritable don qui est accompli sans rien attendre en retour, avec pureté et un bon objectif apporte estime, considération et reconnaissance à la personne qui donne.

Quand le don est réalisé dans le but d'obtenir des bénéfices personnels, ou la célébrité, c'est de l'égoïsme et ce n'est pas dana parami.

Dana parami est faite sans désir de gain personnel mais dans le but d'atteindre Nibbana, c'est un acte fait par des personnes évoluées, qui ont de la sagesse, de l'amour bienveillant et de la compassion.

dimanche 11 mars 2018

Avoir du cœur

Nous avons besoin de laisser le coeur diriger. La compassion est indispensable. C'est LE facteur le plus important dont nous avons besoin si nous voulons vraiment réussir à protéger l'environnement, à créer une société juste ou simplement à vivre une vie saine et heureuse.

XVII Karmapa

jeudi 8 mars 2018

L'entraînement d'un guerrier.


L'entraînement à la Bodhichitta n'offre pas la garantie d'une fin heureuse. Ce "je" qui recherche la sécurité, qui recherche quelque chose sur quoi s'appuyer, pourrait bien, finalement, en ressortir encore plus fort. La question centrale de l'entraînement du guerrier, ce n'est pas comment éviter la peur et l'incertitude mais comment gérer notre inconfort. La façon dont nous pratiquons avec nos difficultés, nos émotions et les rencontres imprévisibles d'une journée ordinaire.

jeudi 15 février 2018

L'espace basal

L'espace basal est l'absence de construction mentale, alors que la pleine conscience est la 'connaissance' de cette absence de construction, le fait de reconnaître la totale vacuité de l'essence de l'esprit. Espace et pleine conscience sont foncièrement indivisibles.

Tulku urgyen

mardi 13 février 2018

État naturel

Si tu crois qu'il y a quelque chose qui se nomme esprit, c'est juste une pensée. Si tu crois qu'il n'y a rien qui se nomme esprit, c'est juste une autre pensée. Ton état naturel est dénué de toute pensée le concernant, c'est la nature de Bouddha. Chez les êtres ordinaires, cet état naturel est emporté par le fait de penser, embringué dans la pensée. L'implication dans le processus de penser est comparable à une lourde chaîne qui te tire vers le bas. Maintenant, il est temps de te libérer de cette chaîne. Au moment où tu fais exploser cette chaîne de pensée, tu es libre des trois royaumes du samsara.

Tulku Urgyen