mardi 26 décembre 2017

Un banquet de nectar : conseils utiles au Ngakpas, transmis oralement

Hommage au Vajra Gourou Padmasambhava ! Ainsi a-t-il été enseigné, conformément aux conseils qui nous ont été donnés à nous les Ngakpa du Tibet, par le glorieux grand maître d'Oddiyana, nous qui sommes entrés sur le chemin du Mantra Secret.

Les Ngakpas dont il est question, sont ceux qui sont entrés sur le chemin tantrique du Vajrayana, se comportant comme prévu, s'accordant ainsi au sens du mot "Ngakpa". Voici la façon appropriée de nous comporter, telle qu'elle est prescrite,

Trouvez un gourou racine du Mantra Secret, adepte du siddha (par exemple un maître qui a obtenu une authentique réalisation spirituelle).

S'il vous manque un gourou authentique sur le chemin de la libération, vous ne pouvez pas entrer dans la pratique tantrique, il est donc très important que vous en trouviez préalablement un, dont la conduite est conforme au dharma, et que vous le serviez de toutes les manières possibles, par les 3 activités qui plaisent au gourou. Alors, comme il est établi :

Ouvrez la porte à la doctrine du Mantra Secret par étapes.

Si vous n'avez pas reçu une transmission et une lignée authentique, alors le seul fait de jeter un coup d'œil au Tantra d'une déité de méditation et à ses hautes instructions est complètement inapproprié, sans même parler d'en faire la pratique. Donc, si vous n'avez pas obtenu de nombreuse transmissions, si vous n'avez même pas obtenu Vajrasattva, si vous n'avez même pas obtenu la transmission de Shitro [les déités paisibles et courroucées de l'état intermédiaire] ou les 8 déités "ordonnances" de sadhana et les formes paisibles et courroucées du Gourou [Padmasambhava], votre pratique d'approche et d'accomplissement sera complètement déficiente.

Protégez la pureté des liens de l'engagement (samaya) comme étant la vie du Mantra Secret.

Si vous obtenez les vœux tantriques par les transmissions, mais que vous ne gardez pas vos samayas, alors, au lieu de vous bénéficier, [ces vœux]  vous causeront certainement de gros problèmes. De grandes distinctions sont établies à ce propos, mais (simplement) si vous vous êtes fiés à votre gourou racine sans aller à l'encontre de ses recommandations et sans désordres mentaux, si vous vous êtes abstenu de prendre la vie, de briser l'observation des 10e et 25e jour des célébrations mensuelles [Gourou Rinpoche et le jour des dakinis] et si vous avez visualisé la forme, chanté les mantras et fait les pratiques de l'étape d'accomplissement pour chacune des 3 racines autant que vous le pouviez, vous êtes alors un Ngakpa authentique, qui a compris l'âge dégénéré et qui apprend directement de la bouche du gourou de la lignée.

Respectez le Maître de Vajra, comme s'il s'agissait de vos propres membres et de votre propre tête (c'est-à-dire votre corps tout entier)

Ayant décidé de vous fier au Gourou, de ce seul fait, vous obtiendrez tous les accomplissements spirituels ou les Siddhis de la Voie Tantrique. Avec cette confiance, où que soit votre gourou racine, vous êtes inséparables, vous ne faites qu'un avec Gourou Rinpoche, dont vous n'oublierez jamais de chanter la prière en 7 vers [celle de Gourou Rinpoche] : la prière qui accomplit spontanément tous les vœux -ou prière qui dissout tous les obstacles sur le chemin- et chanterez la prière du Gourou Yoga.

Portez vos déités de méditation au plus profond de votre cœur.

Comme la déité de méditation est le gourou se manifestant sous la forme du sambhogakaya, en se fiant exclusivement à Vajrayogini, Yamantaka, Vajrakilaya, ou n'importe laquelle des plus hautes déités qu'ils utilisent et chérissent comme leur propre cœur, les pratiquants de niveau supérieur devraient atteindre les signes de l'accomplissement ("la chaleur") dans les étapes de création et d'accomplissement, les pratiquants moyens devraient faire 100 millions d'accumulations individuelles et les pratiquants inférieurs devraient accumuler au moins 10 000 récitations-visualisation de leur déité-yidam sans interruption et sans laisser une seule de leurs perles de prière leur glisser des mains.

Gardez les déités Dakinis et Protecteurs liés par le serment, aussi proches de vous que votre ombre.

Tout comme le corps et son ombre ne peuvent jamais être séparés l'un de l'autre, si vous êtes un authentique Ngakpa, vous accomplissez les pratiques des Dakinis et des Protecteurs du Dharma et vous vous y cramponnez. Vous devez faire des jeûnes tantriques (pour respecter vos engagements) et faire des offrandes de lumière aux dakinis et de gâteaux-torma (ceci faisant partie des vœux et des rituels de confession) aux Protecteurs, sans interruption, quotidiennement, mensuellement et annuellement.

Protégez le trésor du profond Mantra Secret comme si c'était la prunelle de vos yeux.

Vous devez chérir comme vos propres yeux les transmissions et les samayas qui vous lient par le serment au Mantra Secret, les pratiques d'accumulations « d'approche et d'accomplissement » des 3 racines, les rites collectés (associés au Yidam etc.), les instructions et les pratiques ésotériques orales, toutes les classifications importantes et subtiles de la Base, de la Voie et du Fruit, les pratiques de tantras et de sadhanas des textes de pratiques et toutes les statues, représentations sacrées et objets rituels qui servent de support aux pratiques de sadhana. Chérissez-les comme vos propres yeux, assumez ou rejetez tout ce qui leur est nécessaire et considérez-les comme des phénomènes conditionnés authentiques, qui conviennent à la diligence de votre propre esprit.

Conservez et estimez l'essence profonde (des enseignements) comme votre souffle le plus intime.

Comme la source de l'efficacité et de la puissance de la magie des dieux, et de toute méthode (pour obtenir) des Siddhi, implique la récitation de mantras, récitez ceux des pratiques d'accumulations pour toute déité de méditation à laquelle vous êtes lié, jour et nuit, sans cesse, comme une rivière au flot continu. Cultivez les pratiques profondes des étapes de création et d'accomplissement comme votre propre corps et votre énergie vitale. Le fait de prendre confiance dans les étapes de pratique de Création et d'Accomplissement dépend de la mesure à laquelle vous vous y consacrez. Ainsi vous ne devez pas vous attendre à devenir un Mahasiddha en quelques mois ou en quelques années, mais vous devez vous exercer autant que possible aux pratiques des 2 étapes dans cette vie.

Les résultats de la vue, de la méditation et de la conduite sont totalement accomplis.

Vous devez avoir expérimenté le sens ultime des niveaux des résultats indivisibles de la conduite et des vœux (tantriques) des 2 étapes de la méditation de Création et d'Accomplissement, des points vitaux et des vues du Vajrayana, qui constituent le chemin rapide (vers la réalisation), qui sont la réalité indivisible de la pureté et de l'équanimité. Ou vous devez tout au moins en avoir développé une véritable compréhension. Vous devez disperser toutes les incompréhensions et les doutes qui se présentent et maîtriser complètement cela par l'écoute et la contemplation des interdictions, de la lignée et des instructions orales qui proviennent directement de la bouche d'un gourou détenteur de la lignée. Il a été enseigné qu'en ayant une compréhension précise et subtile de cette Vue, de cette Méditation et qu'en chantant les mantras de la déité de méditation, cette voie rapide (peut) permettre, en un instant, les accumulations de multiples éons. Il s'agit donc d'un chemin très important.

Abandonnez les dix actes non vertueux et adoptez les 10 actes vertueux.

Risquez votre propre vie pour le bien du Dharma. Comme il est impossible aux débutants de capacité inférieure de faire les pratiques « d'union » et « de libération » du Mantra Secret, abandonnez les 10 actes non vertueux, la première fausse vue qui épuise notre force vitale, autant que vous le pouvez et accomplissez les 10 actes vertueux qui sauvent la vie, autant que possible. Ne vous querellez pas avec vos parents, avec votre femme ou vos enfants, mais maintenez-les dans le Dharma autant que vous le pouvez. En somme, abandonnez toutes ces activités qui vont à l'encontre des règles de la communauté des Ngakpa : boire de la bière sans raison, prendre du tabac par la bouche ou par le nez, avoir des comportements sexuels déplacés ou pervertis [viol, adultère etc.] agir comme les peuples voisins [barbares]. En bref, si vous ne cessez pas de chérir les conduites qui sont en accord avec le Dharma, vous l'accomplirez plus énergiquement.

Chérissez les pratiques "d'approche et d'accomplissement" de votre Yidam principal avec enthousiasme, comme étant votre priorité absolue : le 15e jour (pleine lune), le 30e jour (nouvelle lune), les 8e et 23e jours du mois lunaire, rassemblez-vous pour un festin tantrique (tsog), offrez des tormas et faites des prières de réalisation des vœux (expiation). Ne vous comportez pas de façon présomptueuse, ou comme les gens de basse caste, fiez-vous au Maître bénéfique (Padmasambhava). Ne vous livrez pas à des activités ou des chants rituels Bönpo, conformez-vous aux pratiques et aux méditations (bouddhistes). Faites preuve d'excellence dans les 4 modes d'activités rituelles ou magiques des pratiques « d'approche et d'accumulations » conformément à la tradition des écritures.

Cette fête religieuse principale entraîne généralement et spécifiquement des festins continuels et des dons d'offrandes aux 10e jour de la lune montante et descendante des cycles lunaires. C'est le jour saint de Gourou Rinpoche, et comme les vœux tantriques en sont une partie tout à fait essentielle, la question de leur importance ne se pose pas. Sans accepter ou rejeter la conduite basée sur des vues non réalisées (souvenez-vous en), vos propres fabrications et présomptions mentales n'ont rien à voir avec les instructions orales ésotériques du Tantra, alors étudiez en vous fiant à un maître qui soit un pratiquant de la lignée du Maître du Lotus. Si vous récitez des rituels tantriques sans en avoir reçu la transmission, l'approche des étapes de Création et dAccomplissement et les pratiques d'approche et d'accumulations, alors vos rituels dépasseront à peine ce que l'on appelle les «chants Bönpos » servant à attirer les richesses - et ceci est faux. Basez-vous sur un gourou qualifié, réalisez les pratiques d'approche et d'accomplissement du Yidam, si vous avez une foi pure et totale, alors vous êtes convenablement entrés dans la voie tantrique, pratiquez donc ainsi ! S'il se produit quelque chose qui fasse obstacle à cette approche, faites les méditations et récitations de Vajrasattva et accomplissez des rites de confession en faisant des festins d'offrandes expiatoires. Il est très important de restaurer la pureté de votre état et de vos vœux par des rites d'auto-responsabilisation,

Abandonnez les arrière-pensées ou les doutes à propos de la pureté du Mantra Secret. Ne vendez pas ou n'essayez pas de divulguer les richesses du Mantra Secret. Si vous accomplissez les pratiques pour -et par- vous-même, vous atteindrez tous les siddhis que vous pourriez imaginer. "Je m'engage maintenant sur la voie de Padmasambhava, j'entre à présent sur le chemin et plus tard, dans le futur, j'atteindrai cet état."
Ngakpas tibétains, gardez cette intention dans vos cœurs !

Le doute est le plus grand obstacle à l'accomplissement spirituel des Ngakpa, alors il est très important d'accomplir les points vitaux des instructions ésotériques pour la déité et les pratiques de mantra sans avoir de doute et avec une foi aiguisée. Ce nom : « Mantra Secret », signifie que pour accomplir les pratiques, vous les avez maîtrisées dans le secret, par vous-même, sans les divulguer à quiconque, que vous avez accompli les différentes étapes des instructions ésotériques orales de la déité ainsi que les pratiques de mantras secrètement, sans les étaler au grand jour. Que vous ne les  avez ni enseignées ni révélées le moins du monde à des individus qui ont des vues fausses et qui sont rongés par le doute. Vous devriez les enseigner à ceux qui appartiennent à vos propres lignées du Dharma, leur dévoiler des pratiques, apportera d'autres bénéfices. En conclusion, si vous renoncez à toutes les conditions adverses et êtes capable d'accomplir, dans chaque circonstance favorable, des pratiques conformes à la tradition, alors vous arriverez sûrement à atteindre les siddhis suprêmes des 4 activités magiques. Pour toutes ces raisons, vous ne devez pas brader les transmissions tantriques, les enseignements et les instructions ésotériques pour de l'argent, vous ne devez pas accomplir un rituel magique du yidam inconsidérément ou en étant motivé par vos propres désirs et dégoûts mondains -ou ceux des autres-.

Si vous accomplissez les pratiques pour le bien des enseignements et des êtres sensibles, vous aurez des réalisations pour la vie courante, comme obtenir une longue vie, des richesses, faire pleuvoir, protéger du gel et de la grêle ainsi que la pacification des maladies et des démons. Vous réussirez des actions suprêmes et variées, comme la réalisation directe de « la forme » de la déité de méditation à travers l'adhésion à ses pratiques et générer la réalisation du Grand Sceau. En somme, on trouve généralement les instructions ésotériques orales pour accomplir tout ce que l'on peut désirer dans les Ordonnances Orales (kama) et dans les canons du Trésor (Terma). Elles sont particulièrement nombreuses dans le contexte de l'école de l'Ancienne Traduction et les instructions orales du gourou détenteur de la lignée sont demeurées intactes. Il est donc très important de réaliser les procédures d'approche et d'accomplissement. Si vous le pouvez, mettez-les en pratique pour obtenir des réalisations définitives.

Je vais maintenant expliquer brièvement la signification ultime des instructions orales directes qui furent données à ces Ngakpas, parmi lesquels les disciples tibétains qui les reçurent en rejoignant Gourou Rinpoche, dans la montagne du sud-ouest, couleur de cuivre.  :

Parmi ces points, le plus important est l'idée selon laquelle « la vue pure et la véritable expérience (méditative) sont indivisibles ». Pour expliquer cela en des termes simples à comprendre, cela veut dire qu'en ne réalisant pas que les 5 éléments du « contenant » externe des phénomènes extérieurs sont les 5 Mothers/Consorts les bouddhas féminins- ; les 5 amas d'agrégats de ces contenus internes -ou habitants- sont les 5 familles de Bouddhas ; les (6) sens cognitifs et conditions de temps et d'espace sont les 8 bodhisattvas et leurs consorts, et en dépit du fait que les 4 vues et les 4 temps ont demeuré primordialement dans le mandala des déités des 8 classes de dieux paisibles et courroucés des 3 sièges de la pure conscience, nous sommes tombés dans l'illusion. Cette illusion, et le fait de ne pas réaliser dans l'instant la vue de la réalité telle qu'elle est, c'est la souffrance de l'existence samsarique. Si vous réalisez la condition de base de la réalité telle qu'elle est, vous dépassez la douleur pour entrer dans la pureté (en expérimentant le Nirvana, par exemple). Il est enseigné que le Samsara impur et dualiste est expérimenté comme la réalité ultime, pure et unifiée (dharmata) sans aucune restriction d'acceptation ou de rejet. Afin de réaliser cela, les mantras sont récités et on médite sur  les 5 éléments du « contenu » externe des phénomènes extérieurs, comme étant de purs royaumes et des palais célestes inestimables, on médite sur les contenus internes des 5 agrégats comme étant les déités de méditation paisibles et courroucées des 5 familles par les rites collectés, ou en vous fiant à n'importe laquelle de ces déités. Si vous comprenez que tout cela dérive aussi de la nature de la sagesse primordiale de la grande félicité de l'apparence-vacuité indivisible non duelle, plutôt que de l'esprit conventionnel et vulgaire de n'importe quel individu ordinaire, alors, comme il est établi dans le Tantra Guhyagarbha :

« Vous réalisez que les courants de l'esprit du contenu et du contenant, l'univers et ses habitants sont purs »

Ceci est aussi clarifié dans le manuel de pratique de sadhana du Longchen Nyingthig, dans l' «Ordinance Mother-Consort», où c'est enseigné et nous devons comprendre ceci :

« Toutes les apparences sont l'espace des 5 consorts, toute l'existence conditionnée est le mandala des Dakinis. »

Pour réaliser la vue, étudiez les instructions des 4 pensées qui détournent l'esprit du Samsara, comme c'est enseigné dans les pratiques préliminaires des lignées Jamgon Mipham Rinpoche’s Mindroling and Longchen Nyingthig, puis faites les pratiques préliminaires de développement de la bodhicitta et prenez refuge 5 ou quinze cent mille fois. En entraînant votre esprit par les pratiques authentiques trouvées dans les manuels d'instructions traditionnels et en vous focalisant (sur l'essence de ses enseignements), vous devriez les comprendre,

Pout parler simplement, je ne suis pas moi-même un expert érudit ni un pratiquant accompli. Quiconque ne possède absolument pas les qualités d'illumination d'un gourou authentique et n'a pas libéré son propre esprit, ne devrait pas dispenser de conseil oral sur des sujets ésotériques. Ceci dit, j'ai préalablement posé ma tête aux pieds de Lotus de plus de 15 maîtres saints, purs et non sectaires et j'ai obtenu toutes les lignées désirées ainsi que leurs transmissions et enseignements. J'ai écrit sur le sens des enseignements pour ceux qui manquaient d'expérience, alors, si vous faites usage de ce conseil tel qu'il est décrit, ce sera en accord avec le Dharma, et vous obtiendrez naturellement -et de façon inhérente- une connexion authentique avec celui-ci, vous le percevrez directement de vos yeux et en l'écoutant. En somme, ceci est mon conseil pour tous ceux de niveaux variés, appartenant à l'école Nyingma de l'Ancienne Traduction et portant le titre de Ngakpa. Même si vous êtes nombreux dans ce cas et que vous avez obtenu maintes transmissions et enseignements, il se peut que vous n'ayez pas encore reçu d'explications plus poussées, telles que celles-ci. C'est pour cela que je révèle à tous ce texte et (dont je pense) qu'il est très important que chacun s'y exerce avec toute la diligence dont il est capable, conformément à son message.

Généralement, les dénommés Ngakpa sont très peu nombreux et ceux qui agissent conformément au Tantra, très rares. Même si je ne suis pas un Ngakpa authentique ou pleinement qualifié, j'ai étudié un peu les textes tantriques et j'en ai reçu quelques enseignements. J'ai écrit tous les points essentiels des enseignements que j'ai compris et les Ngakpas seraient bien avisés d'en faire le cœur de leur pratique.

Lorsque vous attachez les dreadlocks au sommet de votre tête, vous devriez prier de ne jamais oublier votre gourou-refuge. Si vous entrez dans les bénédictions de la lignée, alors vous êtes un Ngakpa !

Lorsque vous portez vos perles de prière ou votre dague rituelle "phurba" dans vos mains, vous devriez visualiser la déité Yidam et en réciter les mantras tout en méditant sur ellle. Si vous obtenez d'authentiques siddhis, alors vous êtes un Ngakpa !

Lorsque vous voyez vos amis, votre femme, vos enfants, vous devriez vous souvenir des dakinis et des protecteurs et tourner votre esprit vers eux. Si vous offrez des festins tantriques et des tormas, alors vous êtes un Ngakpa !

Considérez toute la conduite des 3 portes : le corps, la parole et l'esprit, comme la déité, le mantra et l'apparition espiègle du dharmakaya. Si vous ne vous perdez pas dans les activités ordinaires, alors vous êtes un Ngakpa !

Lorsque de pures visions spontanées apparaissent, mettez le point vital de ces apparences sur la voie, et elles émergeront pleinement. Si, de cette façon, vous comprenez le sens de ces apparences, vous êtes un Ngakpa !

Il est très important qu'au cours de votre vie tout entière, sans être distrait par les tâches ménagères et les moyens de subsistance, en prenant soin de vos enfants et de votre femme, vous soyez capables de faire ces pratiques authentiques, de pratiquer un peu le Dharma. Faites en sorte que chacun prenne cela fermement à cœur. Si vous comprenez les profonds points vitaux de la Voie du Mantra Secret, alors la malchance, les circonstances imprévues et tous les comportements du Samsara, seront vos amis sur le Chemin. Afin d'obtenir vraiment des siddhis de façon certaine, faites un usage respectable du support que constitue ce corps humain que vous avez obtenu. Vous ignorez quand cet ennemi, le Seigneur de la Mort, apparaîtra en cet âge dégénéré ou les malheurs et les obstacles abondent. Tournez votre esprit vers le Dharma aussi vite que vous le pouvez. Mettez le plus possible vos actes et vos activités en conformité avec le dharma.

Ce vagabond du nom de Jigme Khyentse Odzer (i.e. Dilgo Khyentse) , venu de Derge dans le Kham, vers le nord, a prononcé ces paroles. Elles ont été transcrites avec une indéniable bonne intention. Je fais cette prière sans cesse (« sans-faute »). Puisse-t-il arriver que vous, Ngakpa, qui vous vous conduisez de cette façon, soyez pris comme disciple par le Grand et Glorieux Urgyen Rinpoche, puisse votre chemin être libre d'obstacles, puissiez vous profiter de circonstances favorables à la pratique, puissiez-vous vous rassembler sur la Glorieuse Montagne Couleur de Cuivre en une famille inséparable de disciples dont il émergera une quantité de Vidyadharas détenteurs de la lucidité ! Puissent les bons augures, les vertus et la bonté s'étendre et s'accroître !

Ce conseil oral fut donné par Jigme Khyentsi Odzer, le Vidyadhara tantrique de Derge à l'est du Kham, pendant les transmissions de Rinchen Terdzo, lors du grand rassemblement de 1900 Ngakpa porteurs de phurba, à Rebgong dans l'Amdo du Nord, à la demande expresse de Amdrin Tulku, Milay Tulku, Ngakchang Tashi Palden, Tsering Gyal, Trowo Palden et bien d'autres Ngakpas. Il fut donné au temple de Sho’ong Sangngak Dargyeling en l'année du Lapin de Fer (1951) au premier jour de la lune montante du mois de Chotrul Duchen (Jour du Miracle de Bouddha), sa mise par écrit fut confiée à Jamyang Sherab Gyamtso et il fut gravé (sur des blocs de bois) par l'abbé tantrique Jigme Trinley de Dentig.

Puisse-t-il être bénéfique aux esprits de tous ceux qui le voient !

samedi 20 mai 2017

Les 12 Causes D'interdependance

Hommage à Mañjuśrī le Jeune !

Ces liens particuliers, au nombre de douze,
Explicités par le Bouddha sous le nom de production interdépendante,
Peuvent être groupés en trois catégories :
Les afflictions mentales, le karma et la souffrance.

Les premier, huitième et neuvième[1] correspondent aux afflictions,
Le second et le dixième[2], au karma,
Les sept[3] restants, à la souffrance.
C'est ainsi que les douze sont regroupés en trois.

Le groupe des trois est à l'origine du groupe des deux
Qui est la source du groupe des sept,
Duquel se produit à nouveau le groupe des trois :
Ainsi tourne la roue de l'existence.

Tous les êtres procèdent de causes et d'effets Dans lesquels n'existe pas le moindre « être sensible ».
De phénomènes qui ne sont autres que vacuité
Ne peuvent naître que des phénomènes vides.
Ceux-ci ne recèlent ni « je » ni « mien ».

Comme il en est pour un discours, une lampe, un miroir, un sceau,
Une pierre à feu, une semence, un goût aigre ou un son,
Il en est de même pour la transmission des agrégats :
Le sage sait qu'ils ne peuvent faire l'objet d'un transfert.

Pour ce qui est des entités extrêmement subtiles,
Ceux qui, par ignorance crasse,
Leur prêtent une totale non-existence
Passent à côté de la réalité de l'existence conditionnée.

Ici, rien à enlever
Ni la moindre chose à ajouter[4].
C'est voir la nature de la réalité elle-même,
Quand elle est vue telle qu'elle est, libération complète !

Ainsi se terminent les « Strophes sur l'essence de la production interdépendante » du maître Ārya Nāgārjuna.

samedi 1 avril 2017

Les Ngakpa

Voici la traduction de l'interview :

La tradition Ngakpa

Jef Cox : Il n'y a pas beaucoup de gens en Occident qui comprennent ce que sont les Ngakpa, bien que nombreux soient ceux qui ont vu des photos de ces yogis aux cheveux longs et aux robes blanches. Celui qui est le plus connu est peut-être feu Yeshe Dorje, qui était le « faiseur de pluie » de Sa Sainteté le Dalaï-Lama, c'est-à-dire celui que l'on appelait pour contrôler la météo dans certaines occasions. Je voudrais en savoir plus à propos de la pure tradition Ngakpa.

Khetsun Sangpo Rinpoche :

Les Ngakpa peuvent se marier et avoir une famille. Leur pratique est essentiellement intérieure mais vraiment spirituelle.

Q : Ils sont engagés dans des rituels et des cérémonies similaires à celles des traditions chamaniques mais il y a une différence essentielle. C'est-à-dire que pour les Ngakpa, le but final est l'illumination dans le but de libérer les autres et soi-même. Habituellement dans la tradition chamanique personne ne parle d'illumination, elle vise seulement à soigner et à accomplir des choses temporaires, utiles que pour le bien-être de la vie ordinaire. Le but n'est pas aussi élevé.

Q : Je vois, vous voulez dire que les Ngakpa font des choses similaires à celles des chamanes, mais que leur but est de créer de meilleures conditions pour l'illumination, qu'elles soient mentales ou physiques ?

A : Oui, simplement, les Ngakpa agissent non seulement pour le bien-être du moment présent mais aussi pour la future illumination.

Q : Je vois. Y a-t-il autre chose que Rinpoche aimerait dire à propos de la tradition Ngakpa ?

A : Les moines bouddhistes prennent les vœux de pratimoksa, au nombre de 253. Mais les Ngakpa, avec leurs vœux tantriques et leurs samayas (engagements) en ont 100 000 à garder au niveau mental. C'est une pratique de chaque instant pour les respecter et éviter les actes non vertueux.

Q : Lorsque vous dites : « 100 000 vœux » c'est comme si vous disiez qu'à chaque moment de la journée vous devez maintenir votre lucidité. Il ne s'agit pas vraiment de 100 000 vœux.

A : Oui, c'est une métaphore.

Q : Garder l'esprit pur tout le temps.

A : Non pas pur, juste lucide.

Q : Lucide ?

A : Il vous faut une très grande lucidité pour garder 100 000 samayas. Ainsi, si ces personnes conservent ce genre de lucidité, même si elles apparaissent extérieurement comme de simples êtres, elles sont en réalité de grands êtres : elles sont réalisées ou de grands pratiquants.
Autrement, la plupart des gens, s'ils ne peuvent pas prendre les vœux d'ordination ou garder toutes les samayas, peuvent alors prendre quelques connexions avec le dharma, mais l'illumination sera très difficile. Peu importe ce que vous faites, si vous ne voulez pas prendre les vœux d'ordination, devenez un pratiquant laïque. Tout ce que vous avez à faire c'est de garder toutes ses samayas et vous deviendrez alors un vrai Ngakpa.

Q : Voulez-vous dire que la pratique tantrique de la voie du Ngakpa est plus stricte que celle du pratiquant moyen du tantrisme ?

A : Exactement. Sur le plan mental, c'est beaucoup plus strict.

Q : Donc, un pratiquant dans un monastère Nyingma, ayant pris les vœux de pratimoksa ou autre et qui est aussi un pratiquant tantrique, ne devrait pas avoir les mêmes attentes qu'un pratiquant Ngakpa tantrique ?

A : Oui, la différence, c'est que si vous être laïque, pour ne pas briser vos vœux à chaque instant, il vous faut une grande lucidité. Si vous restez dans un monastère, les vœux sont beaucoup plus faciles à observer.

Q : D'accord, il me semble que la question est : si les gens sont sérieux dans leur pratique, pourquoi devraient-ils choisir d'être Ngakpa, alors que ça pourrait être plus simple autrement ? Qu'y a-t-il en nous, qui nous fasse choisir la vie de Ngakpa ?

A : De nombreuses personnes commencent à suivre la tradition Ngakpa parce qu'extérieurement, la vie ressemble à celle d'une personne laïque, ce qui vous permet de tout faire : vous pouvez prendre femme ou boire de l'alcool. Mais ce que ces personnes ne savent pas au début, c'est qu'il y a de très subtiles restrictions, disciplines et la lucidité qui en font partie. C'est encore plus difficile que de rester dans un monastère.

Q : Du fait les pratiquants restent dans la vie, ils transforment les conditions de la vie naturelle, non pas en une vie artificielle - ce qu'est en quelque sorte la vie dans un monastère. Donc, si votre esprit est assez discipliné pour maintenir la lucidité intérieure comme vous dites, alors la voie du Ngakpa doit en réalité avoir encore plus de force ?

A : Oui. Si vous suivez toutes les samayas tantriques, vous pouvez reconnaître tous ces poisons et vous progressez beaucoup plus vite et avec beaucoup plus de puissance que les autres. Mais c'est aussi une voie dangereuse si vous ne pouvez pas conserver toutes vos samayas. Car alors, les samayas brisées sont encore plus graves, et ce qui en résulte est pire. Être Ngakpa c'est comme être un serpent à l'intérieur d'un bambou : vous devez avancer ou reculer mais il n'y a pas d'autre sortie sur les côtés. C'est beaucoup plus dangereux et risqué. Il y a seulement 2 voies : si vous suivez réellement la pratique des samayas, vous obtiendrez un résultat plus rapide, vous atteindrez l'illumination et aiderez les autres, alors que si vous brisez vos samayas, vous irez en enfer.

Q : Bref ça ne ressemble pas à quelque chose dont tout le monde a envie. Arrive-t-il que certains choisissent cette voie car ils sont nés dans une famille de Ngakpa ?

A : Oui, c'est une raison, mais aussi un choix. En raison de notre nature physique, de nos inclinations mentales, ou parce que l'on a atteint un certain stade, ou encore pour prendre une épouse et d'autres raisons.

Loppon (le traducteur) : Ou si vous venez d'une famille de Ngakpa : dans ma ville natale, les 25 disciples et leurs descendants dans la région, ont gardé le dharma dans leur famille. Les Ngakpa de la famille se sont rassemblés dans un village et ont construit un temple que nous avons appelé le ngag kang, ce qui signifie "le hall de l'assemblée des Ngakpa". Ce n'était pas très solennel, mais grâce à l'influence de la tradition monastique, nous avons construit ce temple, nous rassemblant pendant les jours auspicieux du mois pour faire des rituels et donner des enseignements et des transmissions. Mais ce n'est qu'une lignée familiale particulière : c'est toujours l'aîné qui devient le Ngakpa et le reste des enfants est envoyé au monastère. Mais bien sûr, il y en a beaucoup d'autres qui ne font pas partie de la lignée familiale, qui veulent juste devenir Ngakpa afin d'apprendre le Tantra sans avoir à quitter la vie sociale, il y en a beaucoup comme eux.

Q : La voie du Ngakpa attire les occidentaux mais c'est peut-être quelque chose à ne pas recommander.

A : Personne ne vous demande ou vous interdit de devenir Ngakpa, tout dépend de votre pratique. Vous venez aux enseignements, vous commencez la pratique et progressez lentement. Lorsque vous cultivez vos mérites, votre sagesse s'élève et vous obtenez cette lucidité, alors vous pouvez suivre et garder spontanément toutes les pratiques. Ceux-là sont les vrais Ngakpa, les vrais pratiquant Ngakpas. Les autres ont l'apparence des Ngakpa, il en portent les vêtements et les cheveux longs. Les lamas Tibétains auraient honte de faire ça en Occident, mais curieusement, beaucoup d'étudiants occidentaux les arborent comme des yogi.

Q : Oui, de nos jours beaucoup d'occidentaux ressemblent à des Ngakpa.

A : Les Tibétains n'essayent pas de ressembler à des Ngakpa, là est la différence : si vous suivez réellement ces samayas, vous êtes un grand pratiquant et personne ne peut le voir de l'extérieur. D'un autre côté, ceux qui ne peuvent  rien respecter, mais en portent les vêtements, ne sont rien d'autre que les costumes et les symboles qu'ils étalent. Tout prend une tournure opposée si vous ne pouvez pas vraiment tenir vos samayas.

Khetsun Rinpoche

mardi 28 mars 2017

Les Mondanités...

Perdre la vue sur la conduite, cela signifie être constamment impliqué dans l'acceptation ou le rejet, entretenir l'idée qu'il y a quelque chose à atteindre ou quelque chose à abandonner.
D'un autre côté, perdre la vue sur la conduite peut aussi vouloir dire qu'on pense qu'il n'y a rien à  accepter ou rejeter, que tout ce qu'on fait n'a aucune importance qu'il n'y a ni bien ni mal. C'est une erreur encore plus grande.
Notre comportement doit être en harmonie avec les standards ordinaires. Néanmoins, le Dharma mêlé de vie ordinaire n'est pas un Dharma parfait, je suis désolé de le dire. Le Dharma et les buts mondains sont en contradiction. Alors gardez ces deux choses séparées et distinctes dans votre esprit. En bref, il vous faut faire la distinction entre la vue et la conduite. La vue est libre d'espoir et de crainte, alors que la conduite compose avec l'espoir et la crainte.

Tulku Urgyen Rinpoche : Vajra Speech

lundi 13 mars 2017

Actif dans la méditation

Lorsque vous pratiquez la méditation assise dans le temple et que vous entendez les bombes et le cri des victimes au-dehors, vous devez sortir et aider. Vous devez faire ce genre de boulot qui apportera le soulagement aux gens alentours, car méditer consiste à être conscient de ce qui se passe en vous-même et autour de vous.
Tich Nath Hanh

jeudi 2 février 2017

Voici un long enseignement de Gourou Rinpoche sur la façon d'utiliser les malas. Tenez-en compte.

Guru Padmasambhava a dit (dans l'Etape de Génération, dans le Tantra bouddhiste)

Chaque fois que vous récitez des mantras paisibles, utilisez le bout de votre pouce pour compter. Lorsque vous en récitez un grand nombre, utilisez le troisième doigt. Utilisez l'annulaire et le pouce lorsque vous récitez des mantras puissants et utilisez le petit doigt lorsque vous récitez des mantras courroucés. N''utilisez que votre main gauche pour compter les mantras.

Quelle que soit la pratique que vous faites, qu'elle soit paisible, courroucée, puissante ou extensive, soyez toujours conscient que le pouce est un crochet de vajra qui accroche les forces spirituelles, les déités et les autres bénédictions. De plus, il est facile de bouger les perles avec votre pouce

Guru Padmasambhava a dit également que si votre mala a été souvent béni par de grands lamas, par votre propre maître et par vous-même en faisant la pratique de votre déité, il devrait vous accompagner comme votre ombre. Vous gardez le Samaya racine du mala vajra en ne le laissant jamais quitter votre corps.

Compter des mantras occupe la main (le corps),     réciter des mantras occupe la voix (la parole) et la visualisation de la déité occupe l'esprit. En nous focalisant sur ces trois aspects de nous-même en même temps que nous pratiquons, les bénéfices en sont multipliés et les mérites accumulés.

Pour utiliser votre mala, tenez le dans votre main gauche (celle qui reçoit), en prenant les perles entre votre pouce et votre index. Tenez le mala doucement et avec respect. Commencez le décompte par la première perle - après celle du "guru". Comptez une perle pour chaque récitation complète.

Tenir les perles et les égrener tour à tour en recitant un mantra, un voeu ou une affirmation, aide a garder l'esprit concentré. On a moins de chance d'être distrait en s'égarant dans ses pensées lorsque l'on fait un mala.

Lorsque vous terminez l'un des cycles de 108 récitations,  ne passez pas par-dessus la perle du "gourou". Ceci est considéré comme irrespectueux , comme si nous "sautions" au-dessus de notre maître. Faites plutôt faire un 180 degrés à votre mala et continuez dans la même direction.

( j'ai déjà posté cela précédemment , je le reposte au bénéfice d'une plus large audience)

ཨོཾ་ཨཱཿཧཱུྃ་བཛྲ་གུ་རུ་པདྨ་སིདྡྷི་ཧཱུྃ༔ཨོཾ་ཨཱཿཧཱུྃ་བཛྲ་གུ་རུ་པདྨ་སིདྡྷི་ཧཱུྃ༔ཨོཾ་ཨཱཿཧཱུྃ་བཛྲ་གུ་རུ་པདྨ་སིདྡྷི་ཧཱུྃ༔

La transmission est-elle importante ?


Sa Sainteté Sakya Trizin – Une transmission personnelle du gourou est particulièrement importante dans le Mantrayana. Lorsque le gourou vous transmet des enseignements, il fait partie d’une succession ininterrompue de Maîtres qui remonte tout droit au Bouddha original, Vajradhara, à partir duquel ces enseignements prirent d’abord forme. Si, dans le Mahayana, l’on ne peut pratiquer sans l’aide d’un guide, c’est d’autant plus impératif pour le Mantrayana.

– Donc, nous ne pouvons obtenir de résultats si nous ne recevons pas les enseignements de cette façon-là ?

Sa Sainteté Sakya Trizin – Bien sûr que non ! Vous ne pouvez vous contenter simplement d’étudier un texte. Vous devez recevoir les instructions selon une tradition orale qui remonte tout droit à Vajradhara. La bénédiction directe et ininterrompue de la lignée des gourous doit être reçue en premier ; sans cette bénédiction spéciale, rien ne peut devenir mûr. Bien que la plupart des enseignements soient maintenant sous forme écrite, il est impératif de les recevoir d’abord oralement ; ensuite, vous pouvez les étudier.

– Le gourou a donc un rôle très important ?

Sa Sainteté Sakya Trizin – Il est dit dans les Tantras que le gourou est la source de tous les siddhis, c’est-à-dire les développements spirituels. Aussi est-il important de trouver un gourou, et d’une façon générale, il est nécessaire de trouver un vrai gourou, éminent et ayant les qualifications nécessaires pour enseigner le Tantra. En particulier, il est nécessaire de trouver le lama avec lequel on a un connexion particulière par son karma. Par exemple, quand Milarépa, pour la première fois, entendit parler de Marpa, il ressentit un désir particulièrement urgent de le rencontrer immédiatement. Pour donner un autre exemple, lorsque Tsarchen entendit parler du Grand Maître Sakya Koringpa, il ressentit un grand besoin irrépressible de le rencontrer aussi vite que possible. Lorsque vous trouvez un tel gourou, vous devez recevoir de lui la transmission et son explication ultérieure. Dans le Tantra spécialement, il est nécessaire de recevoir le « Wang », transmission de pouvoir ou consécration. Le Wang est la Porte même du Tantra. Sans le Wang, vous ne pouvez rien faire. Le Wang est comparable à la fertilisation du sol par l’engrais et à la plantation de la graine. Il crée les conditions nécessaires. Après avoir reçu le Wang, il ne vous reste plus qu’à surveiller la graine pour faire en sorte que la récolte pousse.

– Comment faire pour reconnaître le gourou avec lequel on a un lien karmique ?

Sa Sainteté Sakya Trizin – Dans certains cas, le signe est clair. Dans le cas de Tsarchen, une femme lui apparut alors qu’il était engagé à méditer dans une grotte. Il était à l’époque un moine Gélugpa. Elle lui donna un texte imprimé et lui dit d’aller rencontrer Koringpa. Il trouva Doringpa en pays Sakya et découvrit que le texte qu’il avait reçu provenait de la librairie de Koringpa. La femme était une manifestation de Vajra Yogini, une Forme Divine féminine, et atteignit un état de Grande Réalisation. Cependant, en général, si vous ressentez un désir spécial de rencontrer ou de communiquer avec un Lama en particulier, si vous sentez qu’il se passe quelque chose de spécial quand vous êtes en sa présence, c’est un bon signe. Le gourou est parfois découvert pas une prédiction. Quand j’étais très jeune, ma tante demanda à des moines d’accomplir une sorte de prédiction pour laquelle un miroir est utilisé. Ils virent un Lama inconnu dans le miroir et moi-même en face de lui. Ce Lama avait des oreilles spécialement longues et une distance accentuée entre son nez et sa lèvre supérieure. Il avait aussi une cicatrice. Nous ne savions pas alors qui c’était, mais par la suite, nous avons découvert qu’il s’agissait de Khentsé Rinpoché.

– Cela veut-il dire que nous ne pouvons obtenir de bons résultats qu’avec un Lama avec lequel nous avons un lien Karmique ?

Sa Sainteté Sakya Trizin – Non, pas forcément. Dans ce cas, je ne pus recevoir énormément d’enseignements de Khentsé Rinpoché. Lorsque le gourou est qualifié, tout va bien, mais il y en a un spécialement qui peut vous aider plus que les autres.

– Un gourou a-t-il raison de poser des exigences extravagantes à ses disciples ?

Sa Sainteté Sakya Trizin – Oui. Pour vous donner un exemple, lorsque Marpa enseignait Lama Ngog, il lui demanda s’il avait apporté toute sa fortune. Ngog répondit qu’il n’avait laissé derrière lui qu’une vieille chèvre boiteuse et Marpa l’envoya de nouveau pour la chercher. Marpa lui dit qu’une vieille chèvre boiteuse ne faisait pour lui aucune différence ; il avait demandé cela uniquement pour renforcer la dignité de l’enseignement. Si vous devez tout offrir, vous ne devez rien retenir. Mais, cependant, les relations entre le gourou et le disciple ne sont pas celles d’un Maître et d’un serviteur. Ce sont les relations d’un père et d’un fils. Ce sont des relations spirituelles mais qui doivent être aussi proches et chaudement affectueuses qu’entre un père et son fils. Le gourou a une responsabilité énorme en ce qui concerne le soin qu’il prend de ses fils et ceux-ci, de leur côté, doivent s’appliquer à poursuivre tous les enseignements qu’ils ont reçus et à observer les vœux qu’ils ont pris.

vendredi 27 janvier 2017

La pratique quotidienne du dzogchen

Un des plus beau texte que j'ai pu lire :

"Quand nous entamons la pratique de découvrir l'espace, nous devrions développer le sentiment de nous ouvrir complètement à l'univers entier. Il nous faut nous ouvrir avec simplicité et nudité absolues de l'esprit. Ceci est la pratique puissante et ordinaire de laisser tomber le masque de la protection de soi.

Nous ne devrions pas faire une division dans notre méditation entre la perception et le champ de la perception.

Nous ne devons pas devenir comme un chat observant une souris. Il nous faut nous rendre compte que le but de la méditation n'est pas d'entrer "profondément en nous-mêmes" ou de se retirer du monde. La pratique devrait être libre et non-conceptuelle, sans d'introspection et concentration la contraignent.

L'espace de sagesse lumineux, vaste et sans origine, est la base de l'être - le commencement et la fin de la confusion. La présence de l'éveil dans l'état primordial n'a aucun attrait pour l'illumination ou la non-illumination.

Cette base de l'être qui est connue en tant qu'esprit pur ou originel est la source dont tous les phénomènes surgissent. Elle est connue comme grande mère, matrice de potentialité, à partir de laquelle toutes les choses surgissent et se dissolvent dans leur perfection intrinsèque naturelle et leur spontanéité absolue.

Tous les aspects des phénomènes sont complètement clairs et lucides. L'univers entier est ouvert et dégagé - tout s'interpénètre mutuellement. Voir toutes les choses nues, claires et libres d'obscurcissements, est tout ce qu'il y a à réaliser ou à atteindre, rien de plus. La nature des phénomènes apparaît naturellement et est naturellement présente dans la conscience atemporelle.

Toutes choses sont naturelles et parfaites telles quelles. Tous les phénomènes apparaissent dans leur singularité en tant qu'élément du changement continuel. Ces modèles de changements sont vivants de signification, moment après moment ; pourtant il n'y a aucune signification à attacher à de tels signes au delà du moment où ils se présentent.

C'est la danse des cinq éléments dans lesquels la matière est un symbole de l'énergie, et l'énergie un symbole du vide. Nous sommes un symbole de notre propre illumination. Sans aucun effort de pratique, la libération ou l'illumination sont déjà là.

La pratique journalière de Dzogchen est tout simplement la vie quotidienne elle-même. Puisque l'état embryonnaire n'existe pas, il n'y a aucun besoin de se comporter de quelque manière spéciale ou d'essayer d'atteindre quoi que ce soit au delà de ce que vous êtes réellement. Il ne devrait y avoir aucun sentiment d'effort pour atteindre un certain "objectif étonnant" ou un "état avancé." Essayer d'obtenir un tel état est une névrose qui nous conditionne seulement et sert à obstruer l'écoulement libre de l'esprit. Nous devrions également éviter de nous imaginer sans valeur - nous sommes naturellement libres de conditionnement. Nous sommes intrinsèquement libérés et ne manquons de rien.

En s'engageant dans la pratique de la méditation, elle doit être aussi naturelle que manger, respirer et déféquer. Ce ne devrait pas devenir un évènement spécialisé ou formel, pompeux de sérieux et solennité. Nous devons nous rendre compte que la méditation est au delà de l'effort, de la pratique, des objectifs, des buts et de la dualité de la libération et de la non-libération. La méditation est toujours idéale ; il n'y a aucun besoin de corriger quoi que ce soit. Puisque tout ce qui surgit est simplement le jeu de l'esprit en-soi, il n'y a aucune méditation inadéquate et aucun besoin de juger des pensées comme bonnes ou mauvaises.

Par conséquent ils nous suffit de nous asseoir ; de rester simplement en place, tels que nous sommes. En oubliant des sentiments sur soi, nous n'avons pas à penser "je médite." Notre pratique devrait être sans effort, sans contrainte, sans tentatives de contrôler ou de forcer, et sans essayer de devenir "paisible."

Si nous constatons que nous nous faisons violence d'une quelconque manière, il faut arrêter de méditer et simplement se reposer ou se détendre un moment. Puis, nous reprenons notre méditation. Si nous avons "des expériences intéressantes" pendant ou après la méditation, nous devrions éviter d'en faire quoi que ce soit de spécial. C'est simplement une déviation et une tentative artificielle que de passer du temps à penser aux expériences. Ces expériences sont simplement des signes de la pratique et devraient être considérées en tant d'évènements passagers. Nous ne devrions pas essayer de les revivre parce que ce faisant nous déformerions la spontanéité naturelle de l'esprit.

Tous les phénomènes sont complètement nouveaux et frais, absolument uniques et entièrement exempts de tout concept de passé, présent ou futur. Ils sont vécus dans l'atemporel.

Le flot continuel des nouvelles découvertes, révélations et inspirations qui surgit à chaque moment est la manifestation de notre limpidité. Nous devrions apprendre à voir la vie quotidienne comme un mandala - les franges lumineuses de l'expérience qui rayonnent spontanément de la nature vide de notre être. Les aspects de notre mandala sont les objets, jour après jour, de notre expérience de la vie se tournoyant dans la ronde de l'univers. Par ce symbolisme le maître intérieur indique la signification profonde et finale de l'être. Par conséquent, nous devrions être naturels et spontanés, acceptant et apprenant de tout. Ceci nous permet de voir le côté ironique et amusant des évènements qui nous irritent habituellement.

Dans la méditation nous pouvons voir par-delà l'illusion du passé, présent et futur - notre expérience devient la continuité du maintenant. Le passé est seulement une mémoire incertaine tenue dans le présent. Le futur est seulement une projection de nos conceptions actuelles. Le présent lui-même disparaît dés que nous essayerons de le saisir. Ainsi pourquoi nous embarrasser à établir une illusion de base solide ?

Nous devrions nous libérer de nos souvenirs et préjugés passés sur la méditation. Chaque moment de méditation est complètement unique et plein de potentialité. En de tels moments, nous serons incapables de juger notre méditation en termes d'expérience antérieure, théorie sèche ou vaine rhétorique.

Le fait de plonger simplement et directement dans la méditation dans ce moment-ci, de tout notre être, nous libérant de l'hésitation, l'ennui ou l'excitation, est l'illumination."

Dilgo Khyentse Rinpoche

mardi 17 janvier 2017

Les méfaits du tabac - Enseignement de S.S. Dudjom Rinpoché


Enseignement de S.S. Dujom RinpochéDans ce texte, Kyabjé Dudjom Rinpoché raconte l’histoire des substances du tabac et en commente ses défauts. Il a rassemblé les principales déclarations de Gourou Padmasambava à ce sujet, prédictions révélées dans les termas, tout au long de l’histoire tibétaine par de grands tertöns comme Matchik Labdreun (1031-1129), Rigdzin Geudem (1327-1387), Sangyé Lingpa (1340-1396), Ratna Lingpa (1403-1478), Dudul Dordjé (1615-1672), Longsel Nyingpo (1615-1672), Drodul Lingpa (XVIIe s.) et Thougtchok Dordjé (XVIIe s.).
Om svasti !
Ayant rendu hommage avec un profond respect au Grand d’Oddiyana, Corps de sagesse des Bouddhas et des Bodhisattvas,et union de toutes les familles de Bouddhas, je vais raconter ici l’histoire du tabac.
Autrefois, environ cent ans après le grand parinirvana du Bouddha, il y avait en Chine une femme de la classe des démons, rendue folle par le désir passionnel, qui proféra ces paroles au moment de mourir : « je souhaite que mon corps devienne le support qui entraînera une multitude d’êtres de ce monde dans les royaumes inférieurs ! Enterrez mon corps intact et, dans quelques temps, de mes entrailles, naîtra une fleur différente de toutes les autres. Le seul fait d’en sentir l’odeur conduira les êtres à s’enivrer d’une félicité et d’une joie incomparables, de loin supérieures au plaisir sexuel. Cette plante se répandra jusqu’à ce que tous les êtres soient esclaves des plaisirs qu’elle procure !  »
Il est évident que, à présent, ses voeux se sont accomplis. Les substances telles que l’opium et assimilées que l’on absorbe par la bouche, le nez ou que l’on fume, non seulement ne possèdent aucunement la qualité d’apaiser la faim ou la soif, mais leur goût, pas même sucré, est loin d’être délicieux. Nocives pour le corps, la force et l’énergie vitale, elles causent par ailleurs des maladies respiratoires, circulatoires, flegmatiques et pulmonaires. De nos jours. presque tous les êtres, soient-ils riches ou pauvres, éprouvent une attirance irrésistible pour ces substances qui les pousse à les consommer de façon continue et incontrôlée. Voilà bien la preuve que les fruits de la prière de l’ogresse ont mûri.
On peut lire dans le terma du Souverain du Dharma, Ratna Lingpa : « Alors que le grand Maître Padmasambava liait par serment les neuf frères briseurs de samaya le cadet déclara : « Mes frères, ne vous désespérez pas, écoutez-moi plutôt ! je me manifesterai en Chine sous la forme du tabac; le nom de ce poison sera Venin Noir. Il poussera d’abord dans les régions limitrophes du Tibet et s’introduira ensuite progressivement au Tibet central. On trouvera la chose agréable, on la consommera et il s’en suivra un accroissement notable des cinq poisons grossiers. Au mépris des dix actions vertueuses, on préférera les dix actions néfastes. La vie des grands êtres détenteurs de la doctrine se fera précaire et ils partiront pour les terres de Bouddha. En pénétrant la terre, la fumée de ce poison anéantira cent mille cités de nâgas. La pluie ne tombera plus; les moissons et les troupeaux ne seront plus prospères; il y aura des troubles civils, des épidémies et des catastrophes de toutes sortes. La fumée montera au ciel et détruira la demeure des dieux, provoquant les éclipses et les comètes inopportunes. Les fluides essentiels et les canaux subtils des fumeurs se dessécheront et les quatre cent quatre maladies surgiront. Quiconque fumera renaîtra dans les mondes inférieurs; enfumer les autres produit le même résultat que si l’on arrachait le coeur de six millions d’êtres ! »
Dans le terma de Sangyé Lingpa : « Dans cet âge décadent les gens se livreront diverses activités malsaines : en particulier, au lieu de consommer de bonnes choses savoureuses, les hommes consommeront les pires substances, à la fois toxiques et malodorantes. Cessant toute autre activité, ils consommeront ces poisons avec frénésie. Ils cracheront et leur nez coulera de façon incontrôlable; leur santé et leur teint se flétriront. »
Dans le terma découvert par Rigzin Geuden se trouve cette prédiction : « À l’âge final et décadent, les gens absorberont de la vomissure empoisonnée, nourriture de Gandharvas’. Le simple fait d’en respirer conduira à l’enfer Avici. En conséquence, renoncez-y dès à présent ! »
D’après les prédictions découvertes par Dondul Dordjé : « Les moines et les nonnes prendront plaisir à respirer la fumée de ces plantes et à priser leurs poudres; le pays sera ainsi envahi par des briseurs de samaya. La frénésie insatiable de leurs passions prouvera qu’ils sont les jouets de Mara. Les larmes incontrôlables qui couleront de leurs yeux prouveront que leurs mérites sont épuisés. »
Longsel a révélé la prédiction suivante : « L’époque où les gens fumeront ces substances maudites est aussi l’époque où les bons amis s’empoisonneront mutuellement ».
Dans les révélations retrouvées en terma par Touktchok Dordjé, on peut lire : « Du fait des cinq poisons grossiers, les passions, les haines, les troubles, les querelles et les chagrins des êtres flamboieront comme un brasier d’enfer. Les dix vertus abandonnées, les dix actions néfastes feront rages, telles une tempête. On négligera les actions saines et les pratiques perverses se propageront. En cet âge sombre, les dieux protecteurs disparaîtront à mesure que les démons s’empareront du pouvoir. Les hommes avaleront la fumée du tabac, les canaux subtils de la sagesse discriminante s’en trouveront bouchés, l’agitation et les émotions obscurcissantes ne pourront qu’aller en s’intensifiant. L’occlusion du canal central aura pour conséquence directe l’opacification de la clarté limpide de la conscience éveillée. L’épuisement du mérite collectif entraînera des troubles dans le monde entier; les objets religieux, réceptacles des bénédictions, se détérioreront; ce sera le règne des vues erronées et des fausses religions. Les divinités protectrices se détourneront des êtres pour ne regarder que le Mont Mérou. Des étrangers envahiront le Tibet central et ses habitants seront contraints d’errer dans les pays limitrophes. Les doctrines de Mara se répandront en tout lieu et la terre deviendra un véritable enfer. »
Drodul Lingpa découvrit la prédiction suivante : « Le seul fait de respirer l’odeur des plantes, herbes ou feuilles issues de la goutte de sang de l’ogresse mènera droit à l’enfer du Vajra. »
Selon les prédictions de Machik Lapdreun – « La fin des temps sera une époque de conflits; les gens porteront à leur bouche une substance chargée des cinq poisons. Celle-ci viendra de Chine, se répandra en Mongolie et sera consommée par les habitants du Tibet aussi. Il en résultera des chutes de pluie irrégulières, de grands gels et des tempêtes de grêle dans le monde entier. Si des méditants absorbent ces substances, ils pourront bien pratiquer pendant des siècles, ils ne réaliseront pas la déité. Dans les vies futures, ils erreront sans fin dans les royaumes inférieurs : même la compassion des Trois Joyaux ne pourra les protéger. »
Il est donc fait référence au tabac et aux drogues dans de nombreuses prédictions. L’usage de toutes ces substances se trouve particulièrement condamné dans de nombreux écrits de sages accomplis, appartenant aussi bien à l’Ancienne Traduction qu’à la Nouvelle. Les paroles adamantines d’Orgyen Rinpoché ne trompent jamais. N’ayez donc pas l’hypocrisie de demander : « Comment peut-il y avoir autant de défauts dans le fait de fumer une plante, naturelle ? » L’aconit aussi est une plante naturelle : en absorber, ne serait-ce qu’une toute petite quantité, provoque la mort physique. Alors, pourquoi le fruit des voeux pervers d’une démone ne provoquerait-il pas la mort spirituelle ? Les personnes avisées se rendront donc un immense service en renonçant complètement à ces substances.
Puisse le fidèle et le sage qui éviteront le chemin qui se termine par un précipice, cueillir la bonne fortune de trouver le bien-être dans l’heureux jardin de la libération !
Il est vertueux que, à la requête de Serta Jigmé du Golok, Vajrajnana ait écrit ce petit texte.

Les enfers...

Ainsi ai-je entendu :

Une fois, le Bhagavat résidait Shravasti au monastère de Jetavana d'Anathapindika*. Alors le Bhagavat s'adressa aux bhiksus, en disant "bhiksus!" Les bhiksus répondirent au Bhagavat, " Vénérable! " Le Bhagavat parla ainsi:

bhiksus, supposons qu'il y ait deux maisons aux portes l'une face à l'autre. Un homme avec une vision normale qui se tiendrait entre ces deux maisons pourrait voir les gens entrer et sortir de ces maisons, les gens qui montent et qui descendent et les gens qui passent d'une maison à l'autre. bhiksus, de la même manière, avec le pouvoir de la vue divine, qui est extrêmement claire, surpassant la vue des hommes, je vois des êtres qui sont en train de mourir et de naître, des êtres inférieurs et supérieurs, des êtres beaux et laids et des êtres avec de bonnes ou de mauvaises destinations. Je sais comment des êtres naissent selon leurs propres des actions (kamma), (ainsi): "Amis, il y avait des êtres qui étaient dotés de bonté faite en corps, en paroles et en esprit. Ils ne diffamaient pas les Ariyas (nobles). Ils tenaient des vues correctes et accomplissaient des actions selon les vues correctes. Après la mort et la dissolution de leurs corps, ils apparurent dans de bonnes destinations, le monde heureux des devas.

"Amis, il y avait aussi d'autres êtres qui étaient dotés de bonté faite en corps, en paroles et en esprit. Ils ne diffamaient pas les Ariyas (nobles). Ils tenaient des vues correctes et accomplissaient des actions selon les vues correctes. Après la mort et dissolution de leurs corps, ils renaquirent dans le monde des êtres humains.

"Mais, amis, il y avait aussi des êtres qui étaient pleins de mal commis en corps, en paroles et en esprit. Ils diffamaient les Ariyas (nobles). Ils tenaient des vues fausses et accomplissaient des actions selon des vues fausses. Après la mort et dissolution de leurs corps, ils apparurent dans le domaine des êtres toujours affamés (petas).

"Amis, il y avait aussi d'autres êtres qui étaient pleins de mal commis en corps en paroles et en esprit. Ils diffamaient les Ariyas (Nobles). Ils tenaient des vues fausses et accomplissaient des actions selon des vues fausses. Après la mort et dissolution de leurs corps, ils renaquirent dans le domaine des animaux.

"Amis, il y avait aussi d'autres êtres qui étaient pleins de mal commis en corps, en paroles et en esprit. Ils diffamaient les Ariyas (nobles). Ils tenaient des vues fausses et accomplissaient des actions selon des vues fausses. Après la mort et dissolution de leurs corps, ils apparurent dans des destinations misérables (duggati), des existences misérables (apaya), des états de ruine (vinipata), et des domaines de souffrance continue (niraya)."

bhiksus, les gardiens du niraya maintenaient chaque bras de cette personne (qui était passée dans le niraya) et le montraient à Yama,* un roi de niraya (en disant:) "O roi, cet homme n'a pas bien servi sa mère, n'a pas bien servi son père, ne s'est pas bien comporté envers les samanas*, ne s'est pas bien comporté envers les brahmanes et ne s'est pas montré respectueux envers les anciens de son clan. Puisse le roi lui donner une punition." bhiksus, en référence au premier messager de la Mort (devaduta), le roi Yama interrogea en détail, contre-interrogea et de façon répétée questionnna l'homme comme suit: "O homme, n'as-tu pas vu parmi les hommes l'apparition du premier messager de la Mort?" Cet homme répondit ainsi: "Vénérable, je ne l'ai pas vu."

bhiksus, le roi Yama questionna alors cet homme ainsi: "N'as-tu pas vu parmi les hommes un jeune et tendre bébé encore sur le dos reposant dans ses propres excréments et urine?" Cet homme répondit ainsi: "Vénérable, je l'ai vu."

bhiksus, le roi Yama questionna alors cet homme ainsi: "O homme, en tant qu'adulte dotés d'intelligence, ne t'est-il pas venu à l'esprit ceci: Moi aussi, je suis sujet à renaissance et ne puis vaincre la naissance. Il faudrait que je fasse de bonnes actions, physiques, verbales et mentales'?" Cet homme répondit ainsi: "Vénérable, cela ne m'est pas venu à l'esprit. Vénérable, j'ai été négligent."

bhiksus, le roi Yama dit alors à cet homme ceci:

"O homme, par négligence, tu as failli à faire de bonnes actions, physiques, verbales et mentales. O homme, certes, tu as fait (de mauvaises actions) à cause de ta négligence. Certes, ces mauvaises actions n'ont pas été faites par ta mère, ni par ton père, ni par ton frère, ni par ta soeur, ni par tes compagnons, ni par ta parenté, ni par des samanas* ni des brahmanes, ni par les devas. C'est toi-même qui as fait ces mauvaises actions et toi-même qui devras en supporter les conséquences." (1)

bhiksus, ayant interrogé en détail, contre-interrogé, et de façon répétée questionné cet homme en référence au premier messager de la Mort, le roi Yama l'interrogea en détail, le contre-interrogea, et de façon répétée le questionna en référence au second messager de la Mort (ainsi;) "O homme, n'as-tu pas vu parmi les hommes l'apparition du second messager de la Mort?" Cet homme répondit ainsi: "Vénérable, je ne l'ai pas vu."

bhiksus, le roi Yama questionna alors cet homme ainsi: "O homme, n'as-tu pas vu parmi les hommes une vieille femme ou un vieil homme au dos plié et courbé comme un chevron, chancelant avec seulement un bâton pour s'appuyer, dans la douleur et sénile, édenté, avec les cheveux gris et maigre, chauve, la peau ridée et plein de taches de vieillesse?" Cet homme répondit ainsi: "Vénérable, je l'ai vu."

bhiksus, le roi Yama questionna alors cet homme ainsi: "O homme, en tant qu'adulte doté d'intelligence, ne t'est-il pas venu à l'esprit ainsi: 'Moi aussi, je suis sujet à la vieillesse et ne puis vaincre la vieillesse. Il faudrait que je fasse de bonnes actions, physiques, verbales et mentales' ?" Cet homme répondit ainsi: "Vénérable, cela ne m'est pas venu à l'esprit. Vénérable, j'ai été négligent."

bhiksus, le roi Yama dit alors à cet homme ainsi:

"O homme, par négligence tu as failli à faire de bonnes actions, physiques, verbales et mentales. O homme, certes, tu as fait (de mauvaises actions) à cause de ta négligence. Certes, ces mauvaises actions n'ont pas été faites par ta mère, ni par ton père, ni par ton frère, ni par ta soeur, ni par tes compagnons, ni par ta parenté, ni par des samanas ni des brahmanes, ni par les devas. C'est toi-même qui as fait ces mauvaises actions et toi-même qui devras en supporter les conséquences." (2)

bhiksus, ayant interrogé en détail, contre-interrogé, et de façon répétée questionné cet homme en référence au second messager de la Mort, le roi Yama interrogea en détail, contre-interrogea et de façon répétée le questionna en référence au troisième messager de la Mort (ainsi:) "O homme, n'as-tu pas vu parmi les hommes l'apparition du troisième messager de la Mort?" Cet homme répondit ainsi: "Vénérable, je ne l'ai pas vu,".

bhiksus, le roi Yama questionna alors cet homme ainsi: "O homme, n'as-tu pas vu parmi les hommes une femme ou un homme affligé par la maladie, souffrant et sérieusement malade, reposant dans ses propres excréments et urine, qui doit se faire lever et se faire mettre au lit par d'autres?" Cet homme répondit ainsi: "Vénérable, je l'ai vu."

bhiksus, le roi Yama questionna alors cet homme ainsi: "O homme, en tant qu'adulte doté d'intelligence, ne t'est-il pas venu à l'esprit ceci: 'Moi aussi, je suis sujet à maladie et ne puis vaincre la maladie. Il faudrait que je fasse de bonnes actions, physiques, verbales et mentales'?" Cet homme répondit ainsi: "Vénérable, cela ne m'est pas venu à l'esprit. Vénérable, j'ai été négligent."

bhiksus, le roi Yama dit alors à cet homme ainsi: "O homme, par négligence, tu as failli à faire de bonnes actions, physiques, verbales et mentales. O homme, certes, tu as fait (de mauvaises actions) à cause de ta négligence. Certes ces mauvaises actions n'ont pas été faites par ta mère, ni par ton père, ni par ton frère, ni par ta soeur, ni par tes compagnons, ni par ta parenté, ni par des samanas ni des brahmanes, ni par les devas. C'est toi-même qui as fait ces mauvaises actions et toi-même qui devras en supporter les conséquences." (3)

bhiksus, ayant interrogé en détail, contre-interrogé et de façon répétée questionné cet homme en référence au troisième messager de la Mort, le roi Yama l'interrogea en détail, le contre-interrogea, et de façon répétée le questionna en référence au quatrième messager de la Mort (ainsi:) "O homme, n'as-tu pas vu parmi les hommes l'apparition du quatrième messager de la Mort?" Cet homme répondit ainsi: "Vénérable, je ne l'ai pas vu."

bhiksus, le roi Yama questionna alors cet homme ainsi: "O homme, n'as-tu pas vu parmi les hommes un voleur se faire saisir par le roi qui lui assignait diverses punitions - le fouet, coups de canne, bastonnade, amputation des mains, amputation des jambes, amputation et des bras et des jambes, amputation des oreilles, du nez, des oreilles et du nez, ouverture du crâne, versement de fer fondu dans le crâne comme on verserait du brouet bouillant dans un bol, scalper la tête pour qu'elle ressemble à une conque, remplir de sang la bouche béante comme celle de Rahu qui avale le soleil, faire des feux d'artifice en enveloppant le corps dans des chiffons huilés et en y mettant le feu, faire une torche enflammée en enveloppant les mains dans des chiffons huilés et en y mettant le feu, le flageller de telle sorte que la peau de tout son corps tombe aux chevilles comme une masse de feuilles à la base d'un arum, le flageller vers le haut des chevilles au cou, en faisant que la peau ressemble à une robe d'écorces, le faire ressembler à une antilope rampante en l'empalant avec des bâtons (aux quatre membres), lui arracher la peau, la chair et les nerfs avec des pointes en fer aussi aiguisées que des hameçons, lui hacher la chair du corps morceau par morceau, chacun pesant un tical, le battre avec des pointes en fer et asperger (les plaies) avec du sel, l'empaler sur un pieu en fer et le faire tourner comme on ferait tourner une porte sur ses gonds, réduire ses os en bouillie jusqu'à ce qu'il ressemble au cercle de paille qui sert à maintenir un pot de riz, verser de l'huile bouillante sur lui, le faire dévorer par des chiens, l'empaler vivant sur un pieu en fer, lui trancher la tête avec l'épée?" Cet homme répondit ainsi: "Vénérable, je l'ai vu."

bhiksus, le roi Yama questionna alors cet homme ainsi: "O homme, en tant qu'adulte doté d'intelligence, ne t'est-il pas venu à l'esprit ceci: 'Amis, ceux qui commettent de mauvaises actions sont sujets à ces diverses formes de punition dans cette vie-même. Combien plus encore ce doit être dans la prochaine existence. Il faudrait que je fasse de bonnes actions, physiques,verbales et mentales'?" Cet homme répondit ainsi: "Vénérable, cela ne m'est pas venu à l'esprit. Vénérable, j'ai été négligent."

bhiksus, le roi Yama dit alors à cet homme ainsi:

"O homme, par négligence tu as failli à faire de bonnes actions, physiques, verbales et mentales. O homme, certes, tu as fait (de mauvaises actions) à cause de ta négligence. Certes, ces mauvaises actions n'ont pas été faites par ta mère, ni par ton père, ni par ton frère, ni par ta soeur, ni par tes compagnons, ni par ta parenté, ni par des samanas ni des brahmanes, ni par les devas. C'est toi-même qui as fait ces mauvaises actions et toi-même qui devras en supporter les conséquences." (4)

bhiksus, ayant interrogé en détail, contre-interrogé et de façon répétée questionné cet homme en référence au quatrième messager de la Mort, le roi Yama l'interrogea en détail, le contre-interrogea, et de façon répétée le questionna en référence au cinquième messager de la Mort (ainsi:) "O homme, n'as-tu pas vu parmi les hommes l'apparition du cinquième messager de la Mort?" Cet homme répondit ainsi: "Vénérable, je ne l'ai pas vu."

bhiksus, le roi Yama questionna alors cet homme ainsi: "N'as-tu pas vu parmi les hommes (le corps de) une femme ou un homme, mort depuis un jour, ou mort depuis deux jours, ou mort depuis trois jours, gonflé, tournant au noir et bleu et suppurant?" Cet homme répondit ainsi: "Vénérable, je l'ai vu."

bhiksus, le roi Yama questionna alors cet homme ainsi: "O homme, en tant qu'adulte doté d'intelligence, ne t'est-il pas venu à l'esprit ceci: 'Moi aussi, je suis sujet à la mort et ne puis vaincre la mort. Il faudrait que je fasse de bonnes actions, physiques, verbales et mentales'?" Cet homme répondit ainsi: "Vénérable, cela ne m'est pas venu à l'esprit. Vénérable, j'ai été négligent."

bhiksus, le roi Yama dit alors à cet homme ainsi: "O homme, par négligence, tu as failli à faire de bonnes actions, physiques, verbales et mentales. O homme, certes, tu as fait (de mauvaises actions) à cause de ta négligence. Certes, ces mauvaises actions n'ont pas été faites par ta mère, ni par ton père, ni par ton frère, ni par ta soeur, ni par tes compagnons, ni par tes parents, ni par des samanas ni des brahmanes, ni par les devas. C'est toi-même qui as fait ces mauvaises actions et toi-même qui devras en supporter les conséquences." (5)

bhiksus, après avoir interrogé en détail, avoir contre-interrogé et en questionnant de façon répétée cet homme en référence au cinquième messager de la Mort, le roi Yama demeura silencieux. bhiksus, les gardiens du niraya assignèrent alors à cet homme une punition connue comme les cinq façons de ligoter. Ils passèrent une pointe de fer brûlant dans une main et une autre pointe de fer brûlant dans l'autre main. Ils passèrent une pointe de fer brûlant dans une jambe et une autre pointe de fer brûlant dans le l'autre jambe. Ils passèrent une pointe de fer brûlant au milieu de la poitrine. Dans ce niraya, cet homme dut subir des sensations sévères, atrocement aiguës, épouvantables et douloureuses. Il n'y eut pas de mort pour lui avant l'épuisement de son mauvais kamma.

bhiksus, les gardiens du niraya firent étendre cet homme et le hachèrent avec des machettes ...p... bhiksus, les gardiens du niraya maintinrent cet homme la tête en bas et le hachèrent avec des hachettes ...p...

bhiksus, les gardiens du niraya attelèrent cet homme à une voiture et le firent courir aller et retour sur un sol rouge de flammes ...p...

bhiksus, les gardiens du niraya obligèrent cet homme à monter et descendre une grande montagne de charbons ardents rouges de flammes ...p...

bhiksus, les gardiens du niraya maintinrent cet homme la tête en bas et le jetèrent dans dans un chaudron de fer brûlant rouge de flammes. Dans ce niraya, cet homme fut bouilli, avec de l'écume qui monte jusqu'au bord. Dans ce niraya, pendant qu'on le faisait bouillir, avec de l'écume qui monte jusqu'au bord, cet homme apparut à la surface une fois, coula une fois et flotta de côté une fois. Dans ce niraya, cet homme dut subir des sensations sévères, atrocement aiguës, épouvantables et douloureuses. Il n'y eut pas de mort pour lui avant l'épuisement de son mauvais kamma. bhiksus, les gardiens du niraya jetèrent cet homme dans un plus grand niraya. bhiksus, certes, ce grand niraya a quatre coins et quatre portes, et il est divisé en sections égales. Il est limité par des murs en fer et couvert de plaques de fer.

Le sol de ce niraya est en fer, rougeoyant de flammes. Ce niraya s'étend sur cent yojanas dans toutes les directions et existe tout le temps.

bhiksus, les flammes qui montent du mur oriental de ce grand niraya frappent contre le mur occidental. Les flammes qui montent du mur occidental frappent contre le mur oriental. Les flammes qui montent du mur septentrional frappent contre le mur méridional. Les flammes qui montent du mur méridional frappent contre le mur septentrional. Les flammes qui montent du fond frappent contre le plafond. Les flammes qui descendent du plafond frappent contre le fond. Dans ce niraya, cet homme dut subir des sensations sévères, atrocement aiguës, épouvantables et douloureuses. Il n'y eut pas de mort pour lui avant l'épuisement de son mauvais kamma.

bhiksus, une fois par longue période, la porte orientale de ce grand niraya s'ouvre. Lorsque cette porte s'ouvrit cet homme courut à toute vitesse à cette porte, et il avait l'épiderme brûlé, il avait le derme brûlé, il avait la chair brûlée, il avait les nerfs brûlés, il avait les os qui fumaient. Quand il levait les pieds, il était brûlé de la même manière (que lorsqu'il les posait). bhiksus, après un long délai cette porte se referme. Dans ce niraya, cet homme dut subir des sensations sévères, atrocement aiguës, épouvantables et douloureuses. Il n'y eut pas de mort pour lui avant l'épuisement de son mauvais kamma.

bhiksus, une fois par longue période, la porte occidentale de ce grand niraya s'ouvre ...p... la porte septentrionale s'ouvre ...p... la porte méridionale s'ouvre. Lorsque cette porte s'ouvrit, cet homme courut à toute vitesse à cette porte, et il avait l'épiderme brûlé, il avait le derme brûlé, il avait la chair brûlée, il avait les nerfs brûlés, il avait les os qui fumaient. Quand il levait les pieds, il était brûlé de la même manière (que lorsqu'il les posait). bhiksus, après un long délai, cette porte se referme. Dans ce niraya, cet homme dut subir des sensations sévères, atrocement aiguës, épouvantables et douloureuses. Il n'y eut pas de mort pour lui avant l'épuisement de son mauvais kamma.

bhiksus, une fois par longue période, la porte orientale de ce grand niraya s'ouvre. Lorsque cette porte s'ouvrit, cet homme courut à toute vitesse à cette porte, et il avait l'épiderme brûlé, il avait le derme brûlé, il avait la chair brûlée, il avait les nerfs brûlés, il avait les os qui fumaient. Quand il levait les pieds, il était brûlé de la même manière (que lorsqu'il les posait). Cet homme sortit alors par cette porte.

bhiksus, il y a le Gutha niraya (rempli d'excréments) adjacent à et contigu avec ce grand niraya. Cet homme tomba dans ce niraya. bhiksus, dans ce Gutha niraya, des créatures au bec comme des aiguilles coupèrent dans son épiderme, puis coupèrent dans son derme, puis coupèrent dans sa chair, puis coupèrent dans ses nerfs, puis coupèrent dans ses os et mangèrent sa moëlle. Dans ce niraya, cet homme dut subir des sensations sévères, atrocement aiguës, épouvantables et douloureuses. Il n'y eut pas de mort pour lui avant l'épuisement de son mauvais kamma. (1)

bhiksus, il y a le Kukkula niraya (rempli avec cendres chaudes) adjacent à et contigu avec ce Gutha niraya. Cet homme tomba dans ce niraya. Dans ce niraya, cet homme dut subir des sensations sévères, atrocement aiguës, épouvantables et douloureuses. Il n'y eut pas de mort pour lui avant l'épuisement de son mauvais kamma. (2)

bhiksus, adjacent à et contigu avec ce Kukkula niraya il y a le niraya de l'immense 'forêt des arbres à coton-soie', qui montent à une hauteur de un yojana, rouges de flammes et qui ont des épines de seize doigts de long. Cet homme dût grimper à ces arbres et descendre de ces arbres. Dans ce niraya, cet homme dut subir des sensations sévères, atrocement aiguës, épouvantables et douloureuses. Il n'y eut pas de mort pour lui avant l'épuisement de son mauvais kamma. (3)

bhiksus, adjacent à et contigu avec cette 'forêt des arbres à coton-soie' il y a le niraya de la grande 'forêt des arbres aux feuilles-épée'. Cet homme fut dans cette forêt. Lorsque emportées par le vent, les feuilles tombèrent et coupèrent les mains de cet homme, tranchèrent ses jambes, tranchèrent et ses mains et ses jambes, tranchèrent ses oreilles, tranchèrent son nez, tranchèrent et ses oreilles et son nez. Dans ce niraya, cet homme dut subir des sensations sévères, atrocement aiguës, épouvantables et douloureuses. Il n'y eut pas de mort pour lui avant l'épuisement de son mauvais kamma. (4)

bhiksus, adjacent à et contigu avec cette 'forêt des arbres aux feuilles-épée' il y a le niraya dela grande 'rivière d'eau salée''. Cet homme tomba dans cette rivière. Il fut emporté en aval ou en amont et autant en aval qu'en amont dans cette rivière. Dans ce niraya, cet homme dut subir des sensations sévères, atrocement aiguës, épouvantables et douloureuses. Il n'y eut pas de mort pour lui avant l'épuisement de son mauvais karma. (5)

bhiksus, les gardiens du niraya retirèrent cet homme avec des crochets en fer, le posèrent sur la rive et lui demandèrent ainsi: "O homme, que veux-tu?" Cet homme répondit ainsi: "Messieurs, j'ai faim". bhiksus, les gardiens du niraya ouvrirent sa bouche avec une pointe de fer brûlant, rouge de flammes, et mirent dans sa bouche une boule de fer brûlant, rouge de flammes. La boule de fer brûla ses lèvres, brûla sa bouche, brûla sa gorge, brûla sa poitrine, et ressortit du fond en emportant avec elle son gros et son petit intestin. Dans ce niraya, cet homme dut subir des sensations sévères, atrocement aiguës, épouvantables et douloureuses. Il n'y eut pas de mort pour lui avant l'épuisement de son mauvais kamma. (5)

bhiksus, les gardiens du niraya demandèrent à cet homme ainsi: "O homme, que veux-tu ?" Cet homme répondit ainsi: "Messieurs, j'ai soif". bhiksus, les gardiens du niraya ouvrirent sa bouche avec une pointe de fer brûlant, rouge de flammes, et versèrent dans sa bouche du fer en fusion, rouge de flammes. Le fer en fusion brûla ses lèvres, brûla sa bouche, brûla sa gorge, brûla sa poitrine, et ressortit du fond en emportant avec lui son gros et son petit intestin. Dans ce niraya, cet homme dut subir des sensations sévères, atrocement aiguës, épouvantables et douloureuses. Il n'y eut pas de mort pour lui avant l'épuisement de son mauvais kamma. bhiksus, les gardiens du niraya rejetèrent cet homme dans le grand Niraya.

bhiksus, ce qui s'est produisit dans le passé fut qu'il vint à l'esprit du roi Yama ce qui suit: "Amis, ceux qui dans ce monde font le mal et des actes déméritoires sont sujets à de telles punitions. Il serait bon que je puisse renaître en tant qu'être humain, si devait aussi apparaître dans le monde un Tathagata qui est Digne d'Hommages et Parfaitement Auto-Eveillé, si aussi je devais rendre hommage à ce Bhagavat, si aussi le Bhagavat devait m'exposer le Dharma, et si aussi je pouvais comprendre le Dharma du Bhagavat."

bhiksus, je n'expose pas ceci après l'avoir entendu d'autres samanas ou brahmanes. Certes, ce n'est qu'après l'avoir su, vu et découvert par moi-même que ne vous l'expose.

Ainsi dit le Bhagavat. Après avoir dit ceci, le Sugata, le Maître, ajouta ces vers:

Quoiqu'averti par les Messagers de la Mort, inattentifs certains hommes demeurent;
Nés dans ls mauvaises destinations, longtemps ils se lamentent dans le chagrin et la douleur.
Pourtant en ce monde, avertis par les Messagers de la Mort, les Vertueux qui sont sereins,
Ne sont jamais inattentifs aux enseignements des Ariyas (nobles).
Voyant du danger à l'Attachement, comme étant cause de la naissance et de la mort;
Libres d'Attachements, ils arrivent à la fin de la naissance et de la mort;
Ces Ariyas qui réalisent le Nirvana, ont gagné le bonheur et la paix en cette vie-même;
Et passant au delà de tout danger, ils ont vaincu tout dukkha.

vendredi 6 janvier 2017

We de pratique de Vajrasatva.

2 jours et demi de récitation de mantra de Vajrasatva à Yeshé Össel Ling.
Réservé au membres de la sangha mais vous pouvez rapidement devenir membre et participer à la prochaine mini retraite :)
Vajrasatva dont le mantra court et long purifie les karma négatifs. Cette pratique ne peut que nous faire du bien...

lundi 2 janvier 2017

Association Al Adhan, pour les SDF de Strasbourg

Faire un don pour les SDF de Strasbourg, un euro le kit, c'est super cool et tout le monde peut le faire...

Association Al Adhan, pour les SDF de Strasbourg