J'ai tant prié que mon existance est devenue prière ; de telle sorte que tous ceux qui voient mon visage se souviennent d'une prière
Rumi
Centre bouddhiste Nyingmapa en Alsace. Petit centre très familiale, fait d'échange, de partage et de pratiques...
J'ai tant prié que mon existance est devenue prière ; de telle sorte que tous ceux qui voient mon visage se souviennent d'une prière
Rumi
Lorsqu'on commence à développer la pleine conscience de l'esprit, l'esprit lui-même paraît divisé en deux. Un nouvel aspect de l'esprit apparaît. On l'appelle de manières diverses le témoin, l'observateur, le connaisseur. Il observe sans jugement et sans commentaire. Avec le développement de l'observateur, dans l'esprit apparaît un espace. Cela nous permet de voir les pensées et les émotions comme de simples pensées et de simples émotions plutôt que comme 'moi' ou 'mien.' Lorsque pensées et émotions ne sont plus vues comme 'moi' ou 'mien', nous commençons à avoir le choix. Certaines pensées et émotions sont aidantes donc nous allons les encourager. D'autres ne sont pas aussi aidantes aussi on va juste les laisser passer. Toutes les pensées et les émotions sont reconnues et acceptées. Rien n'est supprimé. Mais maintenant nous avons le choix sur notre manière de réagir. Nous pouvons donner de l'énergie à ce qui est utile et habile et retirer l'énergie de ce qui ne l'est pas.
Tenzin Palmo
Lorsqu'on commence à développer la pleine conscience de l'esprit, l'esprit lui-même paraît divisé en deux. Un nouvel aspect de l'esprit apparaît. On l'appelle de manières diverses le témoin, l'observateur, le connaisseur. Il observe sans jugement et sans commentaire. Avec le développement de l'observateur, dans l'esprit apparaît un espace. Cela nous permet de voir les pensées et les émotions comme de simples pensées et de simples émotions plutôt que comme 'moi' ou 'mien.' Lorsque pensées et émotions ne sont plus vues comme 'moi' ou 'mien', nous commençons à avoir le choix. Certaines pensées et émotions sont aidantes donc nous allons les encourager. D'autres ne sont pas aussi aidantes aussi on va juste les laisser passer. Toutes les pensées et les émotions sont reconnues et acceptées. Rien n'est supprimé. Mais maintenant nous avons le choix sur notre manière de réagir. Nous pouvons donner de l'énergie à ce qui est utile et habile et retirer l'énergie de ce qui ne l'est pas.
Tenzin Palmo
Choisir un maître authentique, ce n'est pas comme choisir un restaurant italien... Est ce qu'ils servent des pâtes en entrée?... Est ce qu'ils pendent des gousses d'ail et des bouteilles de vin au mur?... Mais votre choix du maître doit se baser avant tout sur sa capacité à vous révéler à votre nature de Bouddha, directement ou indirectement. Que le maître fasse cela en utilisant des méthodes tibétaines, chinoises ou une méthode totalement originale importe peu.
Dzongsar Khyentse
Il est important de fractionner les séances de méditation en de courtes sessions. La méditation ne nécessite pas de longues séances, comme si l'immobilité avait plus de valeur. Il vaut mieux méditer pour de courtes périodes plutôt qu'en de longues sessions infructueuses. Quand des gouttes d'eau s'accumulent, elles prennent de l'importance. Mais chaque goutte est unique. Les sessions de méditation devraient s'additionner de la même manière.
La présence dans la lucidité ne devrait pas faire l'objet d'une obsession, ce qui ne conduirait qu'à saturer l'esprit de concepts la concernant. L'opposé est tout aussi mauvais: ne pas prêter attention à la présence dans la lucidité et laisser votre attention s'envoler comme les détritus dans une ville indienne...
Dans l'islam certaines allusions claires à la réincarnation se trouvent dans le Coran, auxquelles l’Islam orthodoxe attribue cependant une signification différente… On y trouve les versets suivants «Et vous étiez morts, et Il vous ramena à la vie ; Et Il vous fera mourir, et vous rendra à la vie, et à la fin, Il vous réunira en Lui» (Surate 2.28). L’expression «Et vous étiez morts» signifie qu’ils avaient vécu avant de mourir. C’est une implication claire dans ce texte. La citation, dans sa totalité, indiquerait donc qu’il s’agit de plus d’une vie et de plus d’une mort.
«Ceux qui doutent de l’immortalité sont morts et ils ne savent pas quand ils renaîtront. Votre Dieu est incomparable et ceux qui n’ont pas la foi dans l’Ultime ont des cœurs pervers et ils veulent se montrer comme de grands hommes» (chapitre 14, Sura Nahel, versets 2-12-8).
«Comme l’herbe des champs, j’ai poussé maintes fois sur les berges des cours d’eau. Depuis cent mille ans, j’ai vécu, œuvré et fait des efforts dans toutes sortes de corps».
MANSUR AL-HALLAJ (X° siècle, Prince des Maîtres soufis)
La pratique quotidienne du dzogchen est simplement la vie quotidienne elle-même. Comme l'état sans développement n'existe pas, il n'est pas besoin de se comporter de manière spéciale ou d'essayer d'atteindre quoi que ce soit de supérieur et au-delà de ce que vous êtes vraiment. Il ne doit pas y avoir de sentiment d'effort pour atteindre un "but étonnant" ou un "état avancé".
Dilgo Khyentse Rinpoche
Quelque soit la religion, les gens pensent que l'éveil ça vient tout seul, "on a bien le temps avant de mourir" disent ils... Mais non seulement le karma ne fonctionne pas ainsi car la mort, selon le karma de chacun, peut arriver à n'importe quel moment, mais aussi personne ne peux faire ce travail, spirituel, pour vous. Personne, même pas bouddha. Je sais, dans certaines traditions, notamment shamane mais aussi vaudou et d'autres, c'est le "prêtre" qui fait les pratiques pour vous. Mais est ce juste ? Que ce soit un autre qui fasse le travail pour votre karma pourri ? Je pense que la réponse va de soit. J'entends autour de moi sans cesse "j'ai pas le temps, j'ai mon boulot, les gosses, le sport, la maîtresse... J'y arrive pas et j'aurai bien plus de temps libre pendant les vacances, la retraite..." Entre temps vous serez peut être paralysés, mort...
Pour moi chaque seconde perdue, alors qu'on aurai le temps de s'organiser et surtout de comprendre profondément que la pratique n'est pas seulement intellectuelle et/ou formelle (sur le coussin), mais qu'elle doit surtout être présente à chaque instant, chaque seconde de notre vie, pour moi tous ces instants de "non pratique" sont des instants perdus. Des instants qui selon vos karma vous ramènerait, inexorablement, dans des cycles d'existence pas forcément cool ; animaux, enfers, esprits...
Alors oubliez les livres, oubliez les principes, oubliez surtout ce que cette société hautement pourrie veut vous imposer comme étant juste, et occupez vous de vous un peu. En vous occupant de vous cela rejaillira sur tous les êtres sensibles dans les dix directions et les trois temps...
À un dîner de bienfaisance pour une école d'enfants ayant des difficultés d'apprentissage, le père de l'un des élèves fit un discours que les personnes présentes ne risquent pas d'oublier. Après avoir vanté les mérites de l'école et de son personnel, il proposa une question :
« Lorsque des influences extérieures n'interfèrent pas avec elle, tout ce que la nature fait est parfaitement exécuté.
Pourtant mon fils, Shay, ne peut apprendre les choses comme les autres enfants. Il ne peut les comprendre comme les autres.
Où est l'ordre naturel des choses dans mon fils ?
L'auditoire était muet de stupéfaction
Le père continua : « je pense que lorsqu'un enfant comme Shay vient au monde, mentalement et physiquement diminué, une opportunité s'offre à lui pour réaliser la véritable nature humaine présente en lui, selon la façon dont les autres traiteront cet enfant. »
Puis il raconta l'histoire suivante :
Shay et moi marchions le long d'un parc ou quelques enfants que mon fils connaissait jouaient au base-ball. Shay me demanda : « Tu penses qu'ils me laisseront jouer ? »
Je savais que la plupart des enfants ne voudraient pas de quelqu'un comme Shay dans leur équipe, mais, comme père, je comprenais aussi que si mon fils était autorisé à jouer, cela lui donnerait le sens d'appartenir à un groupe, ce dont il avait grand besoin et une certaine confiance en lui pour avoir été accepté par les autres, en dépit de ses handicaps.
Je m'approchai de l'un des enfants sur le terrain et lui demandai sans trop d'espoir si Shay pouvait jouer. Le garçon regarda autour de lui en quête d'un avis et dit : « nous perdons de six points et nous en sommes au huitième tour de batte. Je pense qu'il peut venir dans notre équipe et nous essayerons de le mettre à la batte au neuvième tour. »
Shay se dépêcha vers le banc de l'équipe et, avec un large sourire, enfila un T-shirt de l'équipe. J'observais cela avec une petite larme à l'œil, j'avais chaud au cœur. Les garçons virent ma joie et mon fils fut accepté.
À la fin du huitième tour, Shay enfila un gant et joua du côté droit. Bien qu'aucun tir ne fut dirigé vers lui, il était de toute évidence en extase d'être dans le jeu et sur le terrain, souriant de toutes ses dents alors que je lui faisais signe depuis les gradins.
À la fin du neuvième tour, l'équipe de Shay marqua à nouveau.
Maintenant, avec deux sorties, les bases étaient posées pour remporter la manche et Shay était prévu pour être le prochain à la batte. À ce tournant du match, laisseraient-ils Shay à la batte, abandonnant ainsi leurs chances de gagner la partie ?
Étonnamment, Shay reçut la batte. Tout le monde savait que le coup était impossible puisque Shay ne savait même pas la tenir correctement et encore moins frapper la balle.
Néanmoins, alors que Shay se tenait debout sur le plateau, le lanceur adverse, se rendant compte que l'autre équipe avait abandonné la victoire en faveur de cet instant de la vie de Shay, bougea de quelques pas pour lober doucement la balle afin que Shay puisse au moins la toucher.
Le premier jet arriva et Shay swinga maladroitement et la rata.
Le lanceur fit encore quelques pas dans sa direction pour lancer doucement la balle vers Shay
Lorsque la balle arriva, Shay swinga et frappa une balle lente et basse, juste derrière le lanceur.
La partie aurait dû être finie.
Le lanceur alla chercher la balle et aurait pu facilement l'envoyer au premier homme de base.
Shay aurait été éliminé et çaurait été la fin de la partie.
Au lieu de ça, le lanceur lança la balle juste au-dessus de la tête du premier homme de base, hors d'atteinte de tous les gars de son équipe.
Tout le monde dans les gradins, tous supporters confondus, commencèrent à crier : « Vas-y Shay, cours vers la premiere ! Cours vers la premiere ! »
Jamais de sa vie Shay n'avait couru aussi vite, mais il atteint la première base.
Il descendit la ligne de base en galopant, les yeux grands ouverts, l'air étonné.
Tout le monde cria : « Cours vers la seconde, cours vers la seconde ! »
Prenant son souffle, Shay courut maladroitement vers la seconde, suant et soufflant pour atteindre la base.
Pendant que Shay tournait vers la seconde base, le joueur de champ droit avait la balle. Le plus petit gars de leur équipe avait maintenant sa première chance d'être le héros de son équipe.
Il aurait pu lancer la balle au second baseman pour marquer, mais il comprit les intentions du lanceur, alors, lui aussi lança intentionnellement la balle loin et haut au-dessus de la tête du troisième baseman.
Shay courut, fou de joie, vers la troisième base, alors que les coureurs, devant lui contournaient la base, retournant dans leur camp.
Tous criaient : « Shay, Shay, Shay, vas-y à fond Shay ».
Shay atteignit la troisième base parce que le court arrêt de l'équipe adverse lui permit d'y parvenir. Elle criait : « Va vers la troisième, Shay, va vers la troisième ! »
Alors qu'il contournait la troisième, les garçons des deux équipes et les spectateurs étaient debout criant : « allez Shay, retourne dans ton camp ! Retourne dans ton camp ! »
Shay courut vers son camp, se tint debout sur le plateau et fut acclamé comme le héros qui avait remporté le Grand Chelem et gagné la partie pour son équipe.
« Ce jour-là » dit doucement le père avec les yeux pleins de larmes, « les garçons des deux équipes ont permis au véritable amour et à l'humanité de prendre place dans ce monde. »
Shay ne passa pas l'été suivant. Il mourut cet hiver-là, sans avoir oublié qu'il avait été le héros et m'avait rendu si heureux, qu'il était rentré à la maison et qu'il avait vu sa maman en larmes embrasser son petit héros du jour !
Et voici maintenant, une petite conclusion à cette histoire :
nous envoyons tous des milliers de plaisanteries par e-mail sans plus y penser, mais lorsque le moment est venu d'envoyer des messages concernant des choix de vie, les gens hésitent.
Le grossier et le vulgaire -et souvent l'obscène- traversent librement le cyberespace mais les discussions publiques sur la décence sont trop souvent bannies de nos écoles et de nos lieux de travail.
Si vous pensez à faire circuler ce message, il y des chances que vous sortiez du lot de ceux de votre agenda auquel ce type de message ne s'adresse pas. Bien sûr, la personne qui vous envoie ça suppose que vous pouvez faire la différence.
Nous avons tous des milliers d'opportunités dans une seule journée d'aider à l'accomplissement de « l'ordre naturel des choses. »
Ainsi, de nombreuses interactions banales entre deux personnes nous offrent ce choix.
Est-ce que nous communiquons cette petite étincelle d'amour et d'humanité ou est-ce que nous laissons passer ces opportunités, laissant le monde se refroidir dans ce processus ?
Un homme sage a dit un jour : « chaque société peut se juger par la façon dont elle traite ses membres les moins moins fortunés ».
Vous avez maintenant deux choix :
1. Effacer ou
2. Faire suivre
passez une merveilleuse journée.
Souffrir aussi cela son intérêt. Par la douleur, la fierté est évacuée et la pitié retrouvée à l'égard de ceux qui errent dans le Samsara ; le mal est évité et la bonté semble délectable.
Shantideva cite trois bénéfices de la souffrance.
Le premier : par la souffrance, la fierté et évacuée. Peu importe à quel point nous avons été arrogants et condescendants, la grande souffrance peut nous rendre l'humilité. La douleur d'une maladie sérieuse ou la perte d'un être cher génère une transformation, nous adoucit et nous rend moins égocentrique.
Le second bénéfice de la douleur est l'empathie : la compassion ressentie pour ceux qui errent dans le Samsara. Notre souffrance personnelle nous donne de la compassion pour ceux qui sont dans la même situation. Une jeune femme me disait que lorsque son bébé mourut, elle ressentit une profonde connexion avec tous les autres parents qui avaient perdu un enfant. C'était, à son avis, la bénédiction inespérée liée à sa peine.
Le troisième bénéfice de la souffrance, c'est que le mal est évité et que la bonté semble délectable. Lorsque nous pratiquons conformément aux instructions de Shantideva, nous devenons plus habiles concernant la cause et le résultat. Par cette compréhension, nous sommes moins enclins à blesser, nous avons un désir accru d'accumuler des mérites et de bénéficier aux autres.
On les décrit dans la Lucidité Spontanée comme suit :
ils ne montrent ni honneur ni respect, ils pervertissent le mantra secret par leur conduite, ils n'ont ni le sens de la famille, de la lignée ni bon caractère, ils manquent d'intelligence, ils méprisent la bonté et font tout un plat de petites choses. De tels disciples qui ne se remettent pas en question, sont les ennemis d'un Maître
Et l'Omniscient (Longchenpa) a dit :
D'un autre côté, les disciples malchanceux sont à la base de toutes les fautes. Ils n'ont ni foi, ni sens de la honte ou de la décence, peu de compassion, leur famille, leur caractère et leurs comportement reflètent leur mauvaise fortune.
Leurs esprits et leurs actes sont grandement affectés par les cinq émotions empoisonnées, ils brisent les préceptes, confondant dharma et non-dharma, le bien et le mal, ils manquent au respect de leurs vœux de leurs engagements et n'ont pas d'antidote.
Extrêmement stupides et manquant d'intelligence, ils sont difficiles à satisfaire, leur colère et leurs mots déplacés s'accroissent toujours. Ces disciples suivent leur maître avec cinq notions erronées :
ils considérent le maître comme un cerf, l'enseignement comme du musc, eux-mêmes comme des chasseurs, leurs intenses pratiques comme une forme de chasse, et le résultat -l'accomplissement du dharma- comme quelque chose à vendre.
Comme ils ne tiennent pas leurs engagements, ils souffriront dans cette vie et dans la prochaine.
Certains d'entre eux commencent inconsidérément, sans avoir d'abord examiné le maître. Au début, ils parlent de ses qualités et plus tard ils le critiquent.
D'autres ont deux visages, sournois hypocrites, essayant en douce de tirer le meilleur des disciples les plus proches du maître.
De tout cela il résulte une renaissance dans l'Enfer de l'Ultime Tourment.
De tels disciples à la mauvaise destinée, sont porteurs de nombreuses fautes. Ils ont peu de foi et absolument aucune honte à l'égard d'eux même, aucune décence au regard des autres ni de compassion. Ils sont d'une mauvaise famille et on mauvais esprit. Ils se conduisent mal et ont peu de chance. Leurs esprits et leurs émotions perturbantes sont très grossières. Ils brisent les préceptes et confondent les actes positifs et les actes négatifs. Ils n'observent pas leurs vœux et leurs engagements. Ils n'ont aucun contrôle sur leurs émotions perturbantes et ignorent les antidotes. Ils ne sont pas très intelligents et difficiles à contenter. Ils sont coléreux et hurlent pour des broutilles. Ils sont naturellement assidus dans les activités étrangères au dharma. Ils trahissent le Bouddha, déshonorent le dharma et détruisent la sangha.
Lorsqu'ils cherchent les enseignements du maître, comme leurs esprits ne sont pas absolument pas en paix, il blessent et méprisent tout le monde, comme des chasseurs. Ils pensent : « mis à part le fait que je reçois cette transmission particulière de sa part, le maître à tel défaut et commet telle erreur, il n'est pas meilleur qu'un animal » et, se considérant meilleur que les autres puisqu'ils ont reçu l'enseignement, il considèrent ce dernier comme du musc. Avant même d'avoir fini de recevoir l'enseignement, il le transmettent et le vendent, comme une faveur pour les autres, parce qu'ils le méprisent, ou contre une maigre récompense. De tels disciples seront malchanceux dans cette vie et dans la prochaine, ils erreront dans les royaumes inférieurs, comme cela est expliqué dans le commentaire sur le Tantra qui Établit les Trois Engagements :
Ceux qui critiquent un maître adamantin du mantra secret, qui abusent le dharma et l'échangent contre des richesses, qui, bien qu'ils connaissent les engagements, les observent pas, n'auront qu'une courte vie, souffriront du déclin de leur splendeur, de leur chance et de la punition des dakinis.
Dans la prochaine vie, il tomberont dans les royaumes inférieurs.
En premier lieu, le maître et le disciple ne s'acceptent mutuellement qu'après s'être examinés l'un l'autre. Puis, bien que les disciples, par un effet de nouveauté, puissent faire preuve de respect et faire des cadeaux au maître, ils se mettent en colère pour des broutilles de circonstance, devenant insultants et grossiers. Même s'ils restent seul, il trouveront à redire aux plus petites choses et décourageront tous les disciples les plus proches du maître. Certains disciples peuvent louer leur maître en leur présence, faire faussement preuve de dévotion, bien qu'il n'y ait dans leur esprit ni foi ni respect. Ils font secrètement usage de leur habileté pour jouer la comédie.
En raison de cela, et parce qu'ils critiquent leur maître, les conséquences négatives sont sans limite comme le montrent les Cinquante Versets :
Qui endurera les enfers terrifiants,
L'Enfer de l'Ultime Tourment et les autres ?
Ceux qui disent du mal du maître :
Comme il a été bien expliqué, c'est là qu'ils demeureront.
C'est pour cette raison que le maître et le disciple doivent d'abord s'examiner minutieusement et ne rien commencer sans d'abord en délibérer. Comme le précise le même document :
Comme le maître et le disciple
Rompront également leurs engagements,
Le brave doit d'abord vérifier la connexion
Entre maître et disciple.
Si cela n'apparaît pas sur une courte période, alors, comme le Tantra explicatif du Collier de Diamants le dit, il leur faudra se tester l'un l'autre pendant une longue période :
L'examen peut durer jusqu'à douze ans.
Un tel examen doit être engagé avant que toute connexion soit faite par la transmission ou l'enseignement. Mais une fois que l'on a reçu une transmission ou un enseignement, même si nos maîtres ont brisé leurs vœux en commettant chacune des quatre pires fautes, il est déplacé de les juger, de perdre la foi ou autre, il ne reste qu'à les considérer comme méritant dévotion et respect. Comme il est dit :
Si vous ne considérez pas comme vos maîtres
Ceux dont vous auriez entendu un seul verset,
C'est en chien que vous renaîtrez une centaine de fois,
Et en exclu que vous prendrez vie.
- Dudjom Rinpoche - Une Torche Illuminant la Voie de la Liberté
Il était un Sheikh qui enseignait Aqeedah (la foi) à ses étudiants. Il leur enseigna «La ilaha illa Allah »* et leur en expliqua le sens.
Le Sheikh aimait les animaux, alors un de ses étudiants lui fit cadeau d'un perroquet. Au fil des jours, le Sheikh commença à s'attacher au perroquet.
Il était présent pendant les leçons, jusqu'au jour où le perroquet sut dire : «La ilaha illa Allah » et le cria jour et nuit. Un jour les élèves trouvèrent leur Sheikh en larmes.
Lorsqu'ils lui en demandèrent la raison, il dit qu'un chat avait attaqué le perroquet et l'avait tué.
Ils dirent : « c'est la raison pour laquelle tu pleures ? »… Si tu veux, on t'offre un perroquet encore meilleur que celui-là.
Le Sheikh dit : « je ne pleure pas cause de ça… Ce qui m'a fait pleurer c'est quand le chat a attaqué le perroquet. Il a hurlé jusqu'à ce qu'il meure.
Pourtant, il savait parfaitement dire «La ilaha illa Allah » et là, attaqué par le chat, il a oublié de le dire. Il n'a fait que crier ! C'est parce qu'il ne le disait qu'avec sa langue, et que son cœur ne l'avait pas appris, donc qu'il ne le ressentait pas !
Puis le Sheikh dit : « Je crains d'être comme ce perroquet : nous passons notre vie à répéter «La ilaha illa Allah » avec nos langues mais lorsque la mort arrive, nous l'oublions parce que notre cœur ne le sait pas.
Lorsqu'il dit cela, ses étudiants commencèrent à pleurer, de crainte d'un manque d'honnêteté dans leur récitation du «La ilaha illa Allah »
Puisse Allah mettre «La ilaha illa Allah » dans nos cœurs et sur nos langues avant et pendant notre mort.
* "Il n'y a que Dieu et Dieu seul"
Si vous vous déplacez, pensez à la bodhicitta.
Si vous êtes assis, pensez à la bodhicitta.
Si vous êtes allongé, pensez à la bodhicitta.
Si vous êtes debout, pensez à la bodhicitta.
If you are going, remember bodhicitta
If you are sitting, remember bodhicitta
If you are lying down, remember bodhicitta
If you are standing, remember bodhicitta.
Khunu Rinpoche
Ne blâme pas ton karma passé mais sois plutôt quelqu'un qui pratique purement et sans erreur le Dharma. Ne blâme pas les circonstances temporaires négatives mais au contraire demeure inébranlable face à toute circonstance qui puisse survenir.
Do not blame your past karma; instead, be someone who purely and flawlessly practices the Dharma. Do not blame temporary negative circumstances; instead, be someone who remains steadfast in the face of whatever circumstances may arise.
Dudjom Rinpoche
Le yogi réalise la nature non structurée de la réalité;
Le yogi ressent intuitivement la conscience instantanée en une présence totale.
C'est ce que signifie la pratique du yoga.
La vue est dénuée d'émotivité: abandonne tout à priori.
La méditation n'a pas de point de référence: abandonne les schémas mentaux.
La conduite est dénuée des 'oui' ou 'non': abandonne l'ego.
Le but ne peut être ni évité ni obtenu; simplement, lâche prise.
Les samayas ne peuvent être endommagés; ne sois pas malhonnête.
La réalité du Dharma est non-sectaire; ne t'attache pas au dogme.
Les phénomènes sont illusoires; attention à la fascination vis à vis des apparences.
A yogin realizes the ultimate unstructured nature of reality,
A yogin intuits the awareness of the now in total presence;
This is what the practice of yoga means.
Vision is free of emotivity; let go of prejudice.
Meditation has no point of reference; let go of mental supports.
Conduct is free of ‘yes’ and ‘no’; let go of ego.
The goal cannot be avoided or attained; just let it go.
The samaya cannot be cheated; do not be deceitful.
Dharma-reality is non-sectarian; do not cling to dogma.
Phenomena are delusory;
Beware of captivation by appearances.
Padmasambhava
Lorsqu'on se sent très heureux, que notre santé est bonne et que tout semble aller bien, nous nous sentons prêts à pratiquer, alors que si l'on se sent malade, que tout va de travers, nous nous en sentons incapables. Cela revient à s'appuyer sur les circonstances extérieures pour déterminer si l'on peut -ou non- pratiquer. Pourtant les instructions précisent bien qu'il faudrait pratiquer, qu'on ait de l'argent ou pas, que les gens soient gentils ou non avec nous, que les conditions soient réunies pour pratiquer ou pas.
Maitreya a dit: "Une voie doit être abandonnée." La voie est comme un bateau: vous passez sur l'autre rive, vous utilisez le bateau et vous parvenez à l'autre rive. (Puis) que faites-vous? Vous abandonnez le bateau. Vous ne restez pas dans le bateau parce que la bateau est un magnifique bateau. Sinon vous n'êtes pas sur l'autre rive. Oui, le bateau est magnifique, le bateau est si confortable et vous avez été au mieux sur ce bateau. Mais votre but est de parvenir à l'autre rive. De même, lorsque vous parvenez à la bouddhéité, pas seulement le vajrayana mais tous les yanas ont disparu. Il le faut.
The path has to be abandoned
Maitreya said: “A path has to be abandoned.” Path is like a boat, you go to the other shore, use the boat, you reach the other shore. What do you do? You abandon the boat. You don't stand on the boat because boat looks beautiful. Because otherwise you are not on the other shore. Yes the boat looks beautiful, boat is so smooth, and you had the best time with this boat. But your aim is to reach the other shore. Likewise, when you reach the buddhahood, not only the Vajrayana, all the other yanas are gone. Has to be.
L'esprit varié, comme un rêve et une illusion
N'a aucune nature lorsqu'on l'analyse;
Toutes les perceptions sont comme la lune reflétée sur l'eau.
Reconnais que l'esprit est l'union de la clarté et de la vacuité.
Lorsque cela n'est pas seulement déterminé conceptuellement mais
Vient à être compris au sein-même de la conscience (se connaissant elle-même),
Le corps de sagesse de tous les Bouddhas
– nature essentielle du Dharma, esprit inné et
sens définitif du Jeune Manjushri –
Est vu directement par la sagesse non-conceptuelle.
The manifold mind, like a dream and an illusion,
Has no nature when analyzed;
All perceptions have the nature of the moon reflected in water.
Know that mind is the unity of clarity and emptiness.
When this is not merely conceptually determined, but
Comes to be understood within self-awareness, then
The wisdom body of all the buddhas –
The essential nature of the Dharma, the innate mind, and
The definitive meaning of the youthful Manjushri –
Is directly seen by nonconceptual awareness.
Mipham Rinpoche
Nous vivons dans l'illusion et dans l'apparence des choses. Il y a une réalité. Nous sommes cette réalité. Lorsque tu comprends cela, tu vois que tu n'es rien, et n'étant rien, tu es tout. C'est tout.
We live in illusion and the appearance of things. There is a reality. We are that reality. When you understand this, you see that you are nothing, and being nothing, you are everything. That is all.
Kalu Rinpoche
J'aimerais être un maître si je pouvais réaliser que tous les différents phénomènes qui proviennent de l'esprit de sagesse sont la cause de l'omniscience. Si grâce à l'intelligence de sagesse, je pouvais comprendre toutes les différentes cultures de l'humanité, si je pouvais enseigner de manière impartiale à tous les différents disciples ou élèves en fonction de leurs facultés, avec ou sans système, avec ou sans jugement, au moment juste, temporairement pour les aider dans leur vie présente et ultimement pour les aider (à atteindre) l'éveil.
Mais j'ai bien peur qu'avant que je ne réalise la pure intelligence de sagesse, je la brouille avec l'intelligence superficielle et mondaine, d'où il résulterait que je ne sois pas capable d'enseigner clairement avec une réponse adaptée à leurs différentes capacités.
I would like to be a teacher if I could realize that all the different phenomena which come from wisdom mind are the cause of omniscience. If through wisdom intelligence I could understand all the different cultures of humanity, I could impartially teach to all the different disciples or students according to their faculties with or without a system, with or without judgement, at the right time, temporarily for the benefit of their present life and ultimately for the benefit of their enlightenment.
But I’m afraid that before I really recognize pure wisdom intelligence I might confuse it with superficial worldly intelligence and as a result not be able to teach clearly without properly responding to their different faculties.
(thinley norbu)
Malheureusement la plupart d'entre nous l'ont oublié et ceux qui s'en souviennent passent pour des fous...
C'est bien vrai... Comme il est dit aussi, résultat d'une discussion avec le grand rabbin de Strasbourg il y a déjà très longtemps, que si tu donne à quelqu'un qui n'est pas réellement un sdf, pu qui n'en a pas réellement besoin, donc qui te trompe, c'est pas toi qui démérite, au contraire. Alors donne sans arrière pensée, sans peur.
"Ma-ra-na-tha", "Ma-ra-na-tha", Ma-ra-na-tha" Assis, immobile, le dos droit, la respiration calme et profonde, le groupe est en silence, mais intérieurement ce sont ces quatre syllabes que chacun prononce et répète, doucement, posément. Chaque lundi soir, une quinzaine de personnes se retrouve au Forum 104, à Paris - un "espace de rencontre culturel et interspirituel" fondé par les Pères maristes (1) - pour vingt-cinq minutes de méditation chrétienne après un temps de réflexion et de lecture d'un texte. "Maranatha" : ce mot araméen signifie "Viens, Seigneur !" Saint Paul avec ce mot conclut sa première lettre aux Corinthiens (16,22) et saint Jean son Apocalypse (22,20).
A l'origine, écarter la distraction
C'est Jean Cassien, à la fin du IVe siècle, qui introduisit l'usage d'un verset de prière dans le monachisme occidental. "Dans sa "Dixième conférence sur la prière", Jean Cassien décrit sa rencontre avec un Père du désert. Il demande à celui-ci de lui enseigner à prier, raconte le bénédictin Laurence Freeman. Le Père lui propose alors une prière où l'on prend un seul verset que l'on répète sans cesse, dans son esprit et dans son cœur." Pourquoi ? Pour calmer l'agitation permanente de notre esprit, qui zappe de pensée en pensée. Le mental a d'ailleurs été comparé à un arbre rempli de singes bruyants et sautant de branche en branche. Puissante image évocatrice d'une expérience intérieure bien réelle ! La formule répétée devient alors une méthode pour écarter toute forme de distraction et de pensée.
Puissant moyen de se rapprocher de Dieu
La formule répétée aide le méditant à tendre vers l'immobilité, le silence et l'attention. "Dire un mantra [ndlr : la formule répétée, dans la tradition bouddhiste et indhouiste], c'est commencer un voyage, ajoute le moine bénédictin. Maranatha est un mot plein de sens pour nous chrétiens, mais quand on commence à pratiquer la méditation, on ne pense plus à sa signification. Au début, on est interrompu en permanence par nos pensées. Puis, petit à petit, le mantra s'enracine dans notre cœur. L'expérience de la prière commence vraiment quand on se met à "l'écouter", nous. Cela nous conduit parfois à des expériences de pur silence, d'union avec Dieu. Quand cela arrive, c'est une grâce que Dieu nous donne."
La prière "respirée"
La prière du cœur, ou prière de Jésus, qui accompagne les chrétiens du monde orthodoxe, repose aussi sur la répétition d'une formule pour détourner les passions intérieures et les distractions : "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur." Elle s'inscrit dans la tradition hésychaste - du grec hésychia : quiétude, contemplation, solitude - qui cherche aussi le silence et le cœur à cœur avec Dieu. Sa force est d'intégrer le corps et le souffle, c'est une prière "respirée". "Plus la prière s'intériorise, plus nous devenons sensibles à ce qui nous est le plus intérieur : le souffle", précise le frère carme Christophe-Marie Baudouin, auteur de "La Prière du cœur" (2) et pour qui cette tradition est devenue une aide à l'entrée en oraison. "Le ralentissement du souffle favorise le recueillement, poursuit-il. L'homme s'apaise, et en joignant la prière à la respiration, il lui est ainsi permis d'entrer dans la paix, l'hésychia."
L'essentiel est de se tourner vers Dieu
Malgré l'action progressive de la respiration et de la répétition pour faire lâcher prise au mental, les esprits occidentaux ont parfois du mal à quitter le sens des mots et la tentation de méditer "sur" les mots. Dans ses conseils pour la prière silencieuse, le dominicain Jean-Marie Gueullette invite ainsi le chrétien à choisir plutôt un seul mot : "L'idéal est de prendre le nom par lequel on s'adresse spontanément à Dieu dans la prière : Père, Abba, Jésus, Seigneur, Dieu, Kyrie, Adonaï" Sur le site de sa congrégation, le dominicain, animateur de sessions de prière silencieuse, précise le rôle de ce mot : "Le sens du mot n'a pas beaucoup d'importance, on ne le médite pas intellectuellement. L'essentiel est de se tourner vers Dieu par ce mot, en s'appuyant sur ce mot, comme le dit le Catéchisme de l'Église catholique : "Souvent répétée par un cœur humblement attentif, l'invocation du saint nom de Jésus est le chemin le plus simple de la prière continuelle." (3) Comme une canne pour quelqu'un qui a du mal à marcher, le mot n'est qu'un point d'appui pour rester tranquille en présence de Dieu. Étrange expérience, dans la méditation, que ces mots qui mènent au silence et au calme intérieur.
Il peut arriver qu'en étant réellement honnêtes envers nous-même -si on s'en laisse la possibilité- on se rende compte que l'auto-hypocrisie est toujours là, dans toute sa subtilité, inévitablement. Même si vous aviez une grande force, une grande volonté de surmonter cet obstacle, vous vous en rendriez encore compte. Il resterait encore une impression très vague mais très aiguë, délicate et pénétrante que quelque chose ne va pas.
Il s'agit du bon sens basique, toujours présent quoiqu'il arrive
Un jour, je m'en allai aux champs, accompagné de mon chien fidèle, ennemi juré des singes dévastateurs des plantations. Le moment était celui des grandes chaleurs d'avril. Mon chien et moi avions si chaud que nous arrivions à peine à respirer. Je m'attendais à ce que l'un de nous deux finisse par tomber en syncope. Enfin, Dieu merci, je vis un tiayki (1) dont les branches serrées offraient une voûte de verdure rafraîchissante.
Mon chien poussa de petits cris de joie et joua des pattes en direction de l'ombre bienfaisante. Quand il l'eut atteinte, au lieu d'y rester il revint vers moi, la langue tirée, la lèvre pendante laissant à découvert ses dents blanches et pointues. A voir ses flancs palpiter frénétiquement, je compris combien il était épuisé.
Je m'avançai vers l'ombre. Mon chien témoigna sa joie. Puis, durant un instant, je fis semblant de continuer mon chemin. La pauvre bête grogna plaintivement mais me suivit quand même, la tête basse, la queue fourrée entre les pattes. Elle était visiblement au désespoir, mais décidée à me suivre, quoi qu'il puisse advenir.
Cette fidélité me toucha profondément. Comment apprécier à sa juste mesure le geste de cet animal prêt à me suivre dans la mort sans aucune nécessité pour lui et sans y être contraint par quoi que ce soit? Il est dévoué, me dis~je, parce qu'il me considère comme son maître. Il me prouve son attachement en exposant sa vie dans la seule intention de me suivre et de rester à mes côtés.
Seigneur, m'écriai-je, guéris mon âme troublée! Rends ma fidélité semblable à celle de cet être que j'appelle dédaigneusement chien. Donne-moi, comme à lui, la force de maîtriser ma vie lorsqu'il s'agira d'accomplir Ta volonté et de suivre, sans demander «où vais-je», le chemin sur lequel Tu me dirigeras!
Je ne suis pas le créateur de ce chien; pourtant, il m'obéit aveuglément et me suit docilement, au prix de mille souffrances qui peuvent lui coûter la vie. Cette vertu, c'est Toi, Seigneur, qui l'en as doté. Donne, donne, Seigneur, à tous ceux qui te le demandent, ainsi qu'à moi, la vertu de l'Amour et le courage de la Charité!
Puis je revins sur mes pas et me réfugiai à l'ombre. Tout heureux, mon petit compagnon vint se coucher devant moi de manière à avoir les yeux tournés vers les miens, comme pour me parler sérieusement. Les deux pattes de devant étendues parallèlement, la tête relevée bien droit, tout en se reposant il m'épiait pour ne pas perdre un seul de mes mouvements.
Quelques minutes plus tard, ni mon compagnon ni moi ne ressentions plus la moindre fatigue.
Ainsi protégé et revivifié par l'ombrage bienfaisant, je me mis à réfléchir. L'ombre procurée par ce feuillage verdoyant et vivant répand, sur toute la surface qu'elle recouvre, un élément vivifiant qui neutralise l'élément irrespirable produit par la chaleur solaire. Un arbre couvert de feuilles mortes ne procure pas le même bien-être, je l'avais maintes fois éprouvé. Il existe donc dans le vert végétal, me dis-je, un principe assainissant nécessaire à l'entretien de la vie de l'homme et de l'animal. Ce principe vivifiant, qui se dégage des végétaux verts sous l'action de la chaleur, me fit songer au paradis, tel qu'il est métaphoriquement décrit dans les versets coraniques.
Le «vert» paradisiaque, songeai-je, n'est autre chose qu'une Réalité spirituelle dont le vert végétal d'ici-bas est l'une des manifestations au niveau matériel. Le rapprochement fit jaillir de mon esprit une flamme brillante de compréhension. Le paradis, tel qu'il est décrit, est un jardin symbolique (2) dont la verdure est éternelle. Cette verdure éternelle atténue
pour nous les rayons de la Lumière divine, trop forte pour être supportée par notre vue. Dans ce jardin spirituel toujours vert, les élus peuvent contempler la Lumière de l'Essence divine et assimiler les effluves de la Source de vie éternelle. De leurs oreilles purifiées de toute lourdeur, ils écoutent la voix de leur Seigneur. Ils entrent ainsi dans l'état de béatitude décrit aux versets 10 et 11de la sourate LXXXVIII:
«Ils seront dans un paradis sublime (un «jardin élevé») où l'on n'entendra aucune parole frivole.»
Frère en Dieu! En attendant la chance de pénétrer dans le Jardin céleste de demain, respecte aujourd'hui le grand jardin que constitue le règne végétaI. Garde-toi d'en détruire sans raison la moindre plantule! Elle est une allégorie que Dieu fait sortir de terre pour notre instruction, notre nourriture et notre confort.
NOTES
1. Balamite: arbre qui conserve son feuillage même à l'époque des grandes chaleurs, quand tous les autres arbres sont dénudés.
2. Le terme coranique pour «paradis» est djennat: jardin.Répondre Citer
Ce jour-là, Tierno avait commenté ce verset : "Celui qui a fait le poids d'un atome de bien le verra ; celui qui a fait le poids d'un atome de mal, le verra" (Coran XC, 7 et 8).»
Comme nous le questionnions sur les bonnes actions, il nous dit :
- La bonne action la plus profitable est celle qui consiste à prier pour ses ennemis.
- Comment ! m'étonnai-je. Généralement, les gens ont tendance à maudire leurs ennemis plutôt qu'à les bénir. Est-ce que cela ne nous ferait pas paraître un peu stupide que de prier pour nos ennemis ?
- Peut-être, répondit Tierno, mais seulement aux yeux de ceux qui n'ont pas compris. Les hommes ont, certes, le droit de maudire leurs ennemis, mais ils se font beaucoup plus de tort à eux-mêmes en les maudissant qu'en les bénissant.
- Je ne comprends pas, repris-je. Si un homme maudit son ennemi et si sa malédiction porte, elle peut détruire son ennemi. Cela ne devrait-il pas plutôt le mettre à l'aise ?
- En apparence, peut-être, répondit Tierno, mais ce n'est alors qu'une satisfaction de l'âme égoïste, donc une satisfaction d'un niveau inférieur, matériel.
Du point de vue occulte, c'est le fait de bénir son ennemi qui est le plus profitable. Même si l'on passe pour un imbécile aux yeux des ignorants, on montre par là, en réalité, sa maturité spirituelle et le degré de sa sagesse.»
- Pourquoi ? lui demandai-je. C'est alors que Tierno, pour m'aider à comprendre, parla des oiseaux blancs et des oiseaux noirs.
- Les hommes, dit-il, sont les uns par rapport aux autres, comparables à des murs situés face à face.
Chaque mur est percé d'une multitude de petits trous où nichent des oiseaux blancs et des oiseaux noirs. Les oiseaux noirs, ce sont les mauvaises pensées et les mauvaises paroles.
Les oiseaux blancs, ce sont les bonnes pensées et les bonnes paroles. Les oiseaux blancs, en raison de leur forme, ne peuvent entrer que dans des trous d'oiseaux blancs et il en va de même pour les oiseaux noirs qui ne peuvent nicher que dans des trous d'oiseaux noirs.
Maintenant, imaginons deux hommes qui se croient ennemis l’un de l’autre. Appelons-les Youssouf et Ali.
Un jour, Youssouf, persuadé que Ali lui veut du mal, se sent empli de colère à son égard et lui envoie une très mauvaise pensée. Ce faisant, il lâche un oiseau noir et, du même coup, libère un trou correspondant. Son oiseau noir s’envole vers Ali et cherche, pour y nicher, un trou vide adapté à sa forme.
Si, de son côté, Ali n’a pas envoyé d’oiseau noir vers Youssouf, c’est-à-dire s’il n’a émis aucune mauvaise pensée, aucun de ses trous noirs ne sera vide. Ne trouvant pas où se loger, l’oiseau noir de Youssouf sera obligé de revenir vers son nid d’origine, ramenant avec lui le mal dont il était chargé, mal qui finira par ronger et par détruire Youssouf lui-même.
Mais imaginons qu’Ali a, lui aussi, émis une mauvaise pensée. Ce faisant, il a libéré un trou où l’oiseau noir de Youssouf pourra entrer afin d’y déposer une partie de son mal et y accomplir sa mission de destruction. Pendant ce temps, l’oiseau noir d’Ali volera vers Youssouf et viendra loger dans le trou libéré par l’oiseau noir de ce dernier. Ainsi les deux oiseaux noirs auront atteint leur but et travailleront à détruire l’homme auquel ils étaient destinés. Mais une fois leur tâche accomplie, ils reviendront chacun a son nid d’origine car, est-il dit: « Toute chose retourne à sa source. » Le mal dont ils étaient chargés n’étant pas épuisé, ce mal se retournera contre leurs auteurs et achèvera de les détruire.
L’auteur d’une mauvaise pensée, d’un mauvais souhait ou d’une malédiction est donc
atteint à la fois pas l’oiseau noir de son ennemi et par son propre oiseau noir lorsque celui-ci revient vers lui.
La même chose se produit avec les oiseaux blancs. Si nous n’émettons que de bonnes pensées envers notre ennemi alors que celui-ci ne nous adresse que de mauvaises pensées, ses oiseaux noirs ne retrouveront pas de place où loger chez nous et retourneront à leur expéditeur. Quant aux oiseaux blancs porteurs de bonnes
pensées que nous lui aurons envoyés, s’ils ne trouvent aucune place libre chez notre ennemi, ils nous reviendront chargés de toute l’énergie bénéfique dont ils étaient porteurs.
Ainsi, si nous n’émettons que de bonnes pensées, aucun mal, aucune malédiction ne pourront jamais nous atteindre dans notre être. C’est pourquoi il faut toujours bénir et ses amis et ses ennemis. Non seulement la bénédiction va vers son objectif pour y accomplir sa mission d’apaisement, mais encore elle revient vers nous, un jour ou l’autre, avec tout le bien dont elle était chargée.
Si nous essayons d'arrêter de penser, c'est pire encore. On ne peut se débarrasser ou jeter les pensées. Pouvez vous vous débarrasser de votre ombre? Pouvez-vous de quelque manière couper le flot de pensées créées par votre propre esprit, peut-être en faisant exploser une bombe nucléaire?...
Pour s'arrêter de penser, il vous faut reconnaître votre essence. C'est comme voir le soleil dans le ciel juste un instant - après, vous saurez toujours à quoi il ressemble. Si vous poursuivez les reflets du soleil les uns après les autres, vous ne pourrez jamais voir tous les reflets possibles. C'est sans fin. Le soleil dans le ciel est le véritable soleil et sans lui, il n'y aurait aucun reflet. Ses reflets dans l'eau ne sont que des imitations.
De même, toutes les pensées ne sont que des expressions ou des manifestations de votre essence, ce n'est pas votre essence elle-même. Sans être libéré des pensées, sans que le fait de penser se soit dissout, évanoui, ait disparu, il n'est pas possible d'être libéré ou éveillé. Un dicton dit: 'Utilise la pensée comme son propre antidote.' De même, le reflet de tous les soleils vient du soleil véritable, original. Si tu reconnais le véritable soleil dans le ciel, pas besoin de courir après tous ses reflets dans le monde afin de voir le soleil.
If we try to stop thinking it only gets worse. You cannot shake off or throw away the thinking. Can you throw away your shadow? Can you somehow cut the flow of thought created by your own mind, maybe by detonating a nuclear bomb? ...
To stop thinking, you need to recognise your essence. It’s like seeing the sun in the sky just once—forever after you know what the sun looks like. If you chase one reflection of the sun after the other, you’ll never be able to see all possible reflections. There is no end to that. The sun in the sky is the real sun, and without it, there would be no reflections. Its reflection in the water is only an imitation.
In the same way, all thoughts are only expressions or displays of your essence; they are not your essence itself. Without being free of thought, without the thinking having dissolved, vanished, disappeared, there is no way to be liberated or enlightened. There is a saying: use the thought as its own antidote. In the same way, the reflection of all suns comes from the original, real sun. If you recognise the real sun in the sky, there is no need to chase around after all its reflections in this world in order to see the sun.
Tulku Ugyen
Ce que nous comprenons par phenomène n est rien d autre que la projection magique de l esprit. La vide vastitude du ciel. Jamais je ne regarderai les choses avec peur. Il n est rien d autre que la lueur de la claire lumiere. Il n y a aucune autre cause du tout. Tout ce qui apparait n est rien d autre que mon ornement. Mieux vaut rester dans le silence de la meditation.
Pratique quotidienne du dzogchen
Everyday practice of dzogchen
La pratique quotidienne du dzogchen est simplement la vie quotidienne elle-même. Comme l'état sans développement n'existe pas, il n'est pas besoin de se comporter de manière spéciale ou d'essayer d'atteindre quoi que ce soit de supérieur et au-delà de ce que vous êtes vraiment. Il ne doit pas y avoir de sentiment d'effort pour atteindre un "but étonnant" ou un "état avancé".
The everyday practice of Dzogchen is just everyday life itself. Since the undeveloped state does not exist, there is no need to behave in any special way or attempt to attain anything above and beyond what you actually are. There should be no feeling of striving to reach some "amazing goal" or "advanced state."
Dilgo Khyentse Rinpoche
Bowl of Saki le 5 février, par Hazrat Inayat Khan, commentaire de Pir-o-Murshid Inayat Khan
La connaissance et le cœur sont comme deux forces, positives et négatives, ce sont ces deux choses qui donnent l'équilibre à la vie. Si les qualités de cœur sont très fortes et que l'intellect fait défaut, la vie manque d'équilibre. Connaissance et qualités de cœur doivent être développées ensemble.
Dans notre vie il y a de belles lueurs et des ombres qui ne peuvent pas être perçues et pleinement comprises si l'on n'a pas touché le côté le plus profond de la vie, le côté de la dévotion. Les mystiques de tous les ages n'ont pas été connus pour leur pouvoir miraculeux ou pour les doctrines qu'ils ont enseignées mais pour la dévotion dont ils ont fait preuve tout au long de leur vie. Les soufis, dans l'est, se disent à eux-mêmes : «Ishk Allah Mabud Allah » ce qui signifie : « Dieu est Amour, Dieu est le Bien-Aimé ». En d'autres termes, c'est Dieu qui est l'Amour, l'Amoureux, et l'Être Aimé. Lorsque nous entendons les histoires de pouvoirs miraculeux des mystiques, de leur vue profonde sur les lois cachées de la nature, des qualités dont ils font preuve par leur magnifique personnalité, nous réalisons qu'elles viennent toutes d'une seule et même source, qu'on l'appelle dévotion ou amour.
Le mysticisme sans dévotion est comme de la nourriture crue : on ne peut jamais l'assimiler. « Je suis le cœur de mes dévots, » disait Krishna dans la Baghavat Gita. Et Hafiz dit : « Ô jour joyeux où je quitte cette demeure de désolation, cherchant le repos de mon âme et partant à la recherche de mon Bien-Aimé »...
La vie des mystiques, qu'elle soit intérieure ou extérieure, est présentée comme un phénomène extraordinaire en soi. Le mystique devient indépendant de toutes les sources mondaines de la vie et vit lui-même dans l'Être de Dieu, réalisant Sa présence par le déni de son être individuel, se mêlant ainsi à la plus haute des félicité, celle où il trouve son salut.
Nous en sommes à un âge où l'étude de la grande sagesse du monde, de la religion et de la tradition -quelle qu'en soient l'importance- ne suffit plus. Il y a une chose plus urgente à faire. Nous devons créer une structure qui nous permette une véritable communication. Il faut une réelle communication. Et quelqu'un doit commencer, si personne ne commence, il ne se passera rien.
Alors que tout le monde sur cette terre s'efforce d'obtenir quelque chose ou de devenir quelqu'un pour finalement laisser tout ça derrière lui après sa mort, vous visez le stade suprême de la vacuité. Vivre cette vie aussi lumineuse et vide que le chiffre zéro.
Nous ne sommes pas différents d'un pot. Ce ne sont pas les décorations extérieures mais la vacuité intérieure qui nous maintient debout. C'est pour cela que c'est la conscience de la vacuité qui nous permet de continuer et non ce que nous espérons obtenir.
Sham's-e-Tabriz rahimahu Llah.
Persévérance dans la joie !
Le 3 janvier
enseignement par Sa Sainteté Gyalwang Drukpa
Ce matin, Sa Sainteté a donné un enseignement sur le travail de Mara et sur la façon dont nous devons réagir au défi que nous lance Mara et ses manifestations. Mara n'aime pas les activités vertueuses, c'est pour ça qu'il se manifeste sous forme de paresse, de douleurs physiques, de colère et de toutes sortes d'émotions pour nous décourager lorsque nous nous engageons dans des activités vertueuses. Nous devons être assez forts pour les affronter et avancer comme un bulldozer. Ces épreuves sont bénéfiques si nous savons les utiliser comme support. Car elles serviront à accélérer notre progrès sur le chemin spirituel. Nous ne devons pas être affaiblis par Mara et ses manifestations, au contraire, il nous faut travailler sur elles en guise de pratique. Lorsque nous réussissons, nous les avons vaincues et nous avons des résultats positifs dans notre pratique."
Sa Sainteté continua en disant : « je rencontre un tas d'obstacle chaque fois que je fais un pèlerinage dans ce genre.
Pendant mon pèlerinage à bicyclette, ma robe s'est prise dans la roue et je me suis blessé, mais je ne l'ai dis à personne, j'ai simplement continué. À mi-chemin, une jeep m'a heurté si violemment que j'ai été projeté en l'air et que je me suis cassé le nez en retombant. Je ne m'inquiétais pas pour mon nez, j'étais seulement inquiet pour mon vélo et pour mon genou blessé. Si je ne pouvais pas continuer, le pèlerinage prendrait fin. Je me suis donc forcé à continuer, en ne pédalant que d'une jambe. Au Sikkim, lors du Pad Yatra, sur le chemin de l'un des sites les plus sacrés de Gourou Rinpoche, je glissai sur une toute petite pierre et me blessai à la cheville . J'aurais pu dire au groupe de continuer, décider d'interrompre le Pad Yatra et rechercher un hôtel. Je me forçai à continuer bien que ma jambe tout entière soit enflée à cause de ma blessure à la cheville.
Au début du Pad Yatra de très nombreuses cloques apparurent après quelques heures d'une marche facile et mon sac à dos devint de plus en plus lourd au cours de la journée, sans que je n'y rajoute la moindre chose.
Alors, je retirai ma tente et certains effets personnels, et pourtant il continua à s'alourdir. Même mes moines les plus costauds ne comprenaient pas pourquoi mon sac à dos s'était alourdi à ce point. Et bien sûr, j'attrapai la grippe deux jours plus tôt et devins aphone. Je n'ai pas pu enseigner jusqu'à ce matin. Tout cela, je le sais, sont les manifestations de Mara cherchant à m'empêcher d'accomplir de grands mérites et une grande purification, ces manifestations savaient que si elle me stoppaient, le Pad Yatra prendrait fin prématurément.
Vous pouvez soupeser mon sac à dos, on dirait qu'il contient des cailloux invisibles. Je ne vous dis pas cela pour vous effrayer ou pour renforcer mon ego, Mara et ses manifestations sont constamment auprès de nous. Chaque fois que nous ne serons pas sur nos gardes, elles gagneront la bataille. Persévérez dans la pratique spirituelle, sans crainte et avec un effort joyeux.
Alors que tout le monde sur cette terre s'efforce d'obtenir quelque chose ou de devenir quelqu'un pour finalement laisser tout ça derrière lui après sa mort, vous visez le stade suprême de la vacuité. Vivre cette vie aussi lumineuse et vide que le chiffre zéro.
Nous ne sommes pas différents d'un pot. Ce ne sont pas les décorations extérieures mais la vacuité intérieure qui nous maintient debout. C'est pour cela que c'est la conscience de la vacuité qui nous permet de continuer et non ce que nous espérons obtenir.
Sham's-e-Tabriz rahimahu Llah.
In him we trust -- En lui nous avons confiance
I am present in front of anyone who has faith in me, just as the moon casts its reflection, effortlessly, in any vessel filled with water.
Je suis présent devant quiconque a confiance en moi, juste comme la lune envoie son reflet dans tout récipient empli d'eau.
Padmasambhava
Maintenant je veux vous parler des prières de dédicace ou des prières et de la dédicace.
Il y en a trois sortes :
Le premier type de dédicace, c’est aussi le meilleur et le plus noble, ou la dédicace ultime en quelque sorte ; c’est réservé à ceux qui ont compris, qui ont vu réellement la vacuité ou la réalité de la vacuité, c’est-à-dire ceux qui ont atteint au moins le premier niveau de bodhisattva, sans parler des Bouddhas … mais simplement ceux qui sont arrivés au premier niveau de bodhisattva.
On voit réellement la vacuité telle qu’elle est et ceux-là peuvent pratiquer le premier type de dédicace, qui est appelée " la dédicace sans concept de sujet, objet, action ".
Mais cette dédicace est pour le moment hors de notre portée et donc nous devons nous rabattre sur les deux autres, d’abord celle qui est appelée la dédicace qui est à la suite des êtres sublimes, c’est-à-dire en imitant en quelque sorte, et la troisième est appelée " celle qui est mêlée de poison ".
Concernant la deuxième dédicace : quand on fait une dédicace, on se doit de prendre quelqu’un à témoin. On pense que l’on a en face de soi, soit le Bouddha Shakyamouni, soit Guru Rinpoché, ou Chenrezi ou tous les Bouddhas, et on pense : " Ils me voient, ils tournent vraiment leur esprit vers moi. "
Donc ces Bouddhas et bodhisattvas savent dédier les mérites et donc nous-mêmes après avoir accompli un acte positif, après avoir pratiqué, après avoir récité des mantras, après avoir même tourné autour d’un stupa par exemple, quel que soit l’acte positif que nous ayons accompli, nous nous disons : " Je le dédie au bien des êtres, comme vous, vous le faîtes vous-mêmes, et vous savez le faire. "
On pense : " Par le mérite que j’ai ainsi accompli, puissè-je amener tous les êtres à l’Eveil et puissiez-vous me bénir, et puissè-je dédier ce mérite comme vous, vous le faites. " Et nous considérons que les Bouddhas nous disent alors : " Puisse ton souhait se réaliser ! Puisse-t-il devenir réalité ! " Et à la fin nous pensons : " L’objet de ma dédicace, ce que j’ai dédié et celui qui dédie sont tous les trois vides. " Et on se détend dans cette attitude.
Troisième type de dédicace appelée " la dédicace mêlée de poison ", la dédicace qui est faite sans comprendre la vacuité et sans prendre les bouddhas et bodhisattvas à témoin : elle consiste simplement à dire : " Puisse ce mérite aider tous les êtres ! "
Je précise : cette dédicace consiste simplement à dire : " Ce mérite puisse-t-il amener tous les êtres à l’état de Bouddhas ! " ou bien : " Ce mérite puisse-t-il être bénéfique à tous les êtres ! "
Ce mérite n’a pas la même puissance ou ne peut pas se développer, se multiplier en quelque sorte. J’ajoute que si on ne dédie pas nos mérites, les mérites sont détruits un moment ou un autre, mais là, ce mérite qui est mêlé de poison, en fait, ne peut pas se développer à cause de cela.
Cette dédicace mêlée de poison est utile, mais elle ne l’est pas vraiment par rapport aux autres.
Par contre, si l’on n’effectue pas une de ces trois dédicaces et si l’on fait simplement un acte positif, la première émotion négative qui surgit peut détruire entièrement toute cette énergie positive. On dit qu’une pensée de colère par exemple peut détruire des kalpas de mérites. Par contre si l’on dédie ce mérite de la bonne manière, c’est-à-dire de la première et deuxième, cette énergie positive ne cessera de croître jusqu’à l’Eveil, un peu comme l’argent qu’on investit ou qu’on place avec intérêt, il n’arrête pas de croître. Comme l’argent que l’on place et qui n’arrête pas de fructifier, le mérite que l’on dédie ne cesse pas de se multiplier.
Mingyur rinpoche
Dédicace [En fin de chaque séance]
Par cette vertu,
Puissé-je rapidement atteindre l’état de Bouddha,
Et mener tous les êtres à la Bouddhéité.
Puisse le précieux esprit d’éveil, pas encore né,
Naître et croître,
Et une fois né, puisse-t-il ne jamais décliner et grandir à jamais.